Voeux à la çon
Bonjour, c'est Sarko qui vous parle d'où vous savez.
Aujourd'hui, c'est à vous mes chers compatriotes chômeurs et précaires que j'adresse mes meilleurs voeux.
Je le sais, votre quotidien n'est pas fastoche. Moi, avec mes 140% d'augmentation sur mon salaire de roi élu des Français, j'ai du mal à joindre parfois les deux bouts. Heureusement, il y a les amis et cela compte énormément. Dernièrement, Bolloré de BFM TV m'a prêté son yacht pour m'aérer. Je revenais du G20 où le jeu consistait à goûter une spécialité culinaire de chacun des pays représentés. Et bien, ça n'a pas passé. Heureusement aussi, j'ai un pote toubib. Kouchner qu'il s'appelle, il faisait dans l'humanitaire avant d'être sous les ors de l'Elysée. Il lui restait un sac de riz avant qu'il ne soit gérant d'affaires et consultant rémunéré en Afrique. Et bien, il m'a remis sur pieds, d'une simple bolée en provenance d'une rizière lointaine aux parfums insoupçonnés. Mais je m'égare dans mon côté poète en ce monde de brutes.
Revenons à nos moutons, mes chers compatriotes chômeurs et précaires. Ayez des potes dans votre vie. Tenez, hier, j'ai joué au scrable avec mon ami Bouygues de TF1 et des Constructeurs associés. Cela délasse vraiment l'esprit d'être avec un vrai copain qui a des pépètes et du bien. Au moins, on ne pense plus à rien et surtout pas à Angela qui me dame la gloire au sein de l'UE. Mais je la laisse dans la mouise avec la Hongrie, un ancien allié de son pays autrefois. Du coup, je ne dirai pas un mot à l'encontre de ce pays d'où mon cher papa (un artiste trop méconnu à mon goût) est natif.
Si vous prenez des amis, mes chers compatriotes chômeurs et précaires, ne fricotez pas avec un quelconque tyran. Comme cette folle de Michèle Alliot-Marie avec le Ben Ali de Tunisie. Bon, je l'ai débarquée fissa, comme ils disent de l'autre côté de la Méditerrannée. J'ai gardé toutefois son compagnon qui était du même circuit touristique qu'elle. Je ne me souviens plus de son nom. De toutes les façons, avec mon coeur grand comme un portefeuille, je n'allais pas priver un couple de ses deux salaires. Et puis, celui dont je vous parle est ministre des relations avec les parlementaires. Cela m'aide bien: il n'a pas son pareil pour cirer les pompes ou promettre des hochets à qui n'en veux.
Donc, pas de tyran parmi vos amis. Avez-vous vu comme j'ai fait abattre Kadhafi. Je l'avais invité à l'Elysée, l'air de rien. Puis, entre la poire et le fromage, alors que nous nous faisions l'accolade, je lui ai soutiré où il logeait dans son pays. Tripoli m'a-t-il répondu. j'ai vite passé l'info à Bernard-Henry Lévy qui fait de l'intérim comme ministre de la Guerre. Et vous avez vu le résultat: Kadhafi mort et enterré et pas une tâche de pétrole sur la chemise immaculée de BHL..
Bon, comme dirait mes potos du CAC 40, pour vos soucis d'aujourd'hui, ne paniquez pas plus: tout vient à qui sait attendre.
Vous n'êtes que quatre devant moi pour entendre mes voeux. Mais ma copine Roselyne, celle qui est en charge des Solidarités, a fait placer des télés dans toutes les associations caritatives pour qu'on me voit en direct. Et mon pote Xavier, général en chef du chômage et de la précarité, a fait fermer Pôle emploi, ce jour. Pour ceux qui n'ont pas de véhicule pour se rendre dans les assos caritatives, Claude, le big boss de la police, met à votre disposition un service de cars spéciaux. Il y a du grillage aux fenêtres et les portes seront verrouillées, mais c'est pour empêcher de sauter en marche et de se rompre le cou. Le voyage est gratos. On notera seulement votre identité, on vous photographiera après une fouille au corps et une prise de salive. C'est en rapport si vous auriez l'idée d'aller faire du tourisme aux USA.
Je parle, je parle et j'oublie mes rendez-vous. A qui dois-je adresser mes bons voeux après vous? La Pucelle de France, c'est fait, SEAFRANCE aussi, les fonctionnaires c'était hier, les fainéants de l'enseignement avant hier. Ah oui, les ministres et leurs conseillers. D'après la DRCI, ils dépriment comme des canards sans tête en ce moment. Je vais aller les réconforter. Ils n'ont d'amis que ma pomme et les potes que je leur prête de temps en temps.
Allez, vivement le printemps 2012, qu'on fasse sauter des bouchons dans cette brasserie populaire qu'est le Fouquet's. Tiens, une idée, je vais pondre un décret pour la nationaliser et en faire la Brasserie du peuple. Cela va faire plaisir à Estrosi, l'un de mes portes-flingues, qu'on enquiquine trop à ce sujet.