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Publié par le-blog-de-roger-colombier.over-blog.com

     Il va se tenir à Paris les 22 et 23 juin. Déjà, Bruno Lemaire, notre ministre de l'Agriculture, a prévenu que le gouvernement français "ne souhaite en aucun cas limiter le prix des matières agricoles. Si les prix montent, tant mieux pour les producteurs. Ce que nous voulons, c'est combattre la volatilité excessive des prix et la spéculation financière sur les matières premières". Comme le G5 voulait réformer le capitalisme, pourrait-on leur demander?

     Car, au-delà du verbe, dans ce conclave de l'agriculture industrielle mondialisée, aucune proposition d'avancée pour nourrir 9 milliards d'humains tout en préservant notre mère la terre. Rien pour sauver un milliard d'êtres humains de la famine complète. Par contre, toujours plus d'agriculture productiviste de soja ou de maïs, pivots de l'alimentation des animaux de la ferme.

     Piloté par les seuls intérêts du marché, ce mode d'agriculture intensive est devenu, en quelques décennies, un accélérateur du réchauffement climatique. Les cultures à perte de vue de soja ou de maïs pour nourrir les bêtes, grandes consommatrices d'eau, assèchent notre monde. Et pour entretenir l'immensité de ces champs, les pesticides sont aussi utilisés. En revanche, la malnutrition et la famine ne reculent pas dans les pays pauvres; dans les autres, les populations les plus défavorisées continuent de payer l'addition. Quelques exemples pour la France, selon l'INSEE entre 2001 et 2011: 250g de beurre + 48,8%; laitue + 150%; un kg de pâtes + 182%; 16 yaourts + 187%, avec une baguette autour de 0,80 euros soit un peu moins de de 5, 6 de nos anciens francs tout de même.

     Pilotée par le marché, l'alimentation en maïs des herbivores ruminants donne une viande pauvre en protéines. Mais que cela ne tienne, ce même marché fait importer du soja américain pour le mélanger au maïs. De ce fait, par exemple, le Brésil vient d'autoriser la déforestation de l' Amazonie pour le produire et l'exporter.

     Bref, cette politique agricole ne profite qu'au capitalisme, à ses firmes agrochimiques et à ses usines de machines agricoles. Elle profite aussi aux producteurs d'oléagineux et de protéagineux, au détriment de la main d'oeuvre et de la survie de notre terre.

     Et puisque ce G20 agricole (sic) soliloquera sur la spéculation, parlera-t-on de constituer des stocks de sécurité pour la casser et ne pas ruiner les éleveurs? Non.

     En fait, ce G20 sera comme le G5, bien utile pour le capitalisme.

     Pendant ce temps, que mangerons-nous demain, pour ceux qui le pourront, et à quel prix?

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