Référendum ou piège à çons?
Le référendum, voilà bien l'un des enfumages distillé par le candidat Sarkozy et attisé par le premier ministre. En effet, le 17 février 2012, celui-ci a dit vouloir "prendre les 30 milliards de la formation et les affecter massivement à la formation des chômeurs" et soumettre cette proposition à référendum.
Qui ne serait pas pour mieux former les chômeurs, même si avant tout c'est d'un boulot durable dont ils auraient besoin? Mais en vérité, sans aucune vergogne en comptant sur la solidarité des salariés envers les plus démunis, le chef du gouvernement des nantis et du patronat manipule les chiffres.
Ces 30 milliards (en réalité 31,3 Mrds) représentent la totalité, tous financeurs confondus, des dépenses de la Nation pour la formation professionnelle et
l’apprentissage. Et sur cette somme:
11 Mrds sont déjà gérés par l’Etat et
4,5 Mrds par les régions. Dès lors comment l’Etat pourrait-il prendre ce qu’il gère déjà ?
5,5 Mrds sont des dépenses
volontaires des entreprises au-delà des obligations légales. Ils ne peuvent être saisis sauf à créer un nouvel impôt !
1,1 Mrd sont des dépenses directes
des ménages pour eux même. Comment l’Etat pourrait-il les prendre ?
Par ailleurs :
5,5 Mrds financent l’apprentissage.
Va-t-on arrêter de former des apprentis ?
1,2 Mrd financent les contrats de
professionnalisation. Va-t-on interdire aux jeunes de conclure de tels contrats ?
Il est donc clair que cette annonce ressort d’une stratégie de communication de campagne électorale. C’est un rideau de fumée consistant à se défausser de la crise de l’emploi. C’est une honteuse manipulation pour berner l'opinion publique prête à faire des sacrifices pour aider les plus fragiles de la société.
En vérité, au-delà de cette falsification des chiffres, la création de Pôle emploi est un échec, d'autant plus important qu'elle s'est accompagnée d'une réduction de moyens humains et financiers. Le chômage et la précarité explosent et dans ce désastre, la jeunesse, les femmes, les plus de 50 ans sont les plus accablés.
"Ce n’est pas d’annonces provocatrices dont le pays a besoin, dit la CGT, mais d’une stratégie de relance économique, notamment industrielle. Mais aujourd'hui, l'Elysée et son candidat à sa réélection préfère aider les riches et le patronat que relancer une véritable politique de formation professionnelle, l’élévation des qualifications des salariés et celles des demandeurs d’emploi."