Prix d'excellence à l'éduc nationale
Non, vous ne rêvez pas pas. Vous n'êtes pas dans le royaume enchanté des Bisousnounours, mais en France sous Nicolas Sarkozy. Et figurez-vous que, depuis quatre années (comme quoi peut-être certains ne trouvent-ils pas d'autre chose à faire) un prix du manager public est décerné.
En cette année 2012, a donc été couronnée (ne riez surtout pas!) "la lutte contre le décrochage scolaire à l'éducation nationale". Le ministère du Budget est à l'origine de ce prix et un jury planche spécialement sur ceux "ayant conduit avec succès la mise en oeuvre d'un projet ambitieux et innovant de modernisation du service public".
Et bien, être couronné pour la lutte contre le décrochage scolaire à l'éducation nationale, Luc Chatel, qui dirige ce ministère, en est tout baba. Faut dire qu'il a mené avec succès un projet ambitieux et innovant comme ils disent, avec 80 000 postes disparus depuis 2007 à l'école, des enseignants de plus en plus déconsidérés, leur formation détruite et des inégalités scolaires se creusant, plus en prime, 150 000 jeunes, sans diplôme, entrant chaque année sur le marché de l'emploi (quand ils en trouvent).
Bon, ledit jury du prix de manager est présidé par Jean-François Cirelli, directeur général délégué de GDF-Suez. L'assistent, entre autres, Jean-Michel Blanquer, lui pile poil directeur général de l'éducation nationale, François-Daniel Migeon, directeur général de la modernisation de l'Etat (Ah bon). Il y a aussi François Nogue, directeur des ressources humaines de la SNCF ou Jérôme Filippini, directeur adjoint au secrétariat du gouvernement... Ah, j'oubliais aussi de dire que la cheftaine du ministère du Budget est Valérie Pécresse, porte-parole également du gouvernement et qu'on est jamais si bien servi que par soi-même.
Ceci explique sans doute cela, non?
Note de ma pomme: Cette semaine, pas de podium de la Honte, non que je n'ai rien trouvé. Mais avec ce prix d'excellence-là, n'en jetez plus, la cour est pleine!