Pierre Sémard
Hommage à Pierre SEMARD, fusillé par les nazis comme otage à la prison d'Evreux, dans l'Eure, le 7 mars 1942. il était membre du PCF et secrétaire général de la Fédération CGT des cheminots.
Pour saluer la mémoire de notre camarade, et pour que l’histoire, que certains veulent effacer ou nier, ne s’oublie pas, le syndicat CGT des cheminots de
Mantes-Vexin et l'Institut CGT d’histoire sociale de la région mantaise, avec l'Union locale CGT d'Evreux, organisent une commémoration patriotique le MERCREDI 07 MARS 2012 à
EVREUX:
- 10h00 à la gare d'Evreux
- 11h00 à la prison
- 11h30 à la Stèle Pierre SEMARD
EXTRAIT DE LA DERNIERE LETTRE DE PIERRE SEMARD AUX CHEMINOTS:
"Une occasion inespérée me permet de vous transmettre mon dernier mot ; puisque dans quelques instants je serai fusillé. (...) Je meurs avec la certitude de la
libération de la France.
Dites à mes amis les cheminots qu’ils ne fassent rien qui puisse aider les nazis.
Les cheminots me comprendront, ils m’entendront, ils agiront ! J’en suis convaincu.
Adieu, Chers Amis, l’heure de mourir est proche. Mais, je sais que les nazis qui vont me fusiller sont déjà des vaincus et que la France saura poursuivre le
combat.(...)"
Comuniqué du syndicat CGT des cheminots de Mantes-Vexin:
Des idées révolutionnaires.
Au moment où la France, l’Europe, le monde sont affectés par les conséquences de la crise du système capitaliste, la lutte pour défendre le concept de service public, qui
a toujours été au centre de l’action syndicale de la Fédération CGT des cheminots français, prend une dimension nouvelle. Cette conception du syndicalisme, où le fait syndical est indépendant
mais pas neutre, donc pas spectateur, est l'un des héritages de Pierre Semard, tout comme l’était son exigence d’harmoniser par le haut les conditions de l’inter-modalité dans les transports et
de s’opposer à la remise en cause des acquis sociaux, à la détérioration du Service Public, à la fermeture de lignes, en recherchant l’implication des citoyens dans cette démarche.
Le combat et l’engagement de Pierre Semard, celui de la classe ouvrière, portés par la CGT et le PCF interdits se retrouvent dans le programme du Conseil
National de la Résistance baptisé: «Les jours heureux».
Ce programme, porté par les forces rassemblées dans la Résistance et présidé par Jean Moulin, outre le plan d’action militaire pour libérer la nation, prévoyait le
programme économique, politique social et démocratique pour la reconstruction du pays. De ce fait, la France ruinée par 6 années de guerre a mis en place la nationalisation des entreprises dont
les patrons avaient collaboré, (Renault en tête), les comités d’entreprise, la Sécurité sociale, la retraite par répartition, le retour à la semaine de 40h (abolie par Pétain),
la nationalisation du gaz et de l’électricité, le droit de vote des femmes, la 3e puis extension de la 4e semaine de congés payés, la création du SMIG, des ASSEDIC, du statut de la Fonction
Publique, le prélèvement exceptionnel des hauts revenus financiers, l’augmentation immédiate de 18% des salaires.
Ces acquis de la Libération constituent un socle social révolutionnaire. Ce n’est pas un hasard, si au lendemain de l’élection de Nicolas Sarkozy à la présidence de
la République, Denis Kessler, ancien dirigeant du Medef, vantait la méthodologie du locataire de l’Elysée : tourner la page de 1945 et démanteler progressivement le programme du Conseil National
de la Résistance.
C’est ainsi que Nicolas Sarkozy et l’UMP entendaient tourner aussi la page de Mai 68, c'est à dire remettre en cause la reconnaissance de la section syndicale dans
l’entreprise, les droits des salariés, notamment par les comités d’entreprise avec leur droit de regard sur la situation socio-économique des entreprises. Les attaques contre les CE et la CGT de
ces derniers mois sont loin d’être innocentes et dénuées de stratégie. C’est pourtant ce modèle social solidaire, défendu avec vigueur par les luttes qui, parmi toutes les nations capitalistes
touchées par la crise, a le mieux amorti ses effets sur les travailleurs.
Nous sommes les dignes héritiers des idées et des combats de Pierre Sémard. Sachons affirmer notre fierté d’être guidés par son courage et ses convictions.