Parisot ne fait pas de politique
Madame Parisot, big boss du patronat français, outre qu'elle veut supprimer le contrat de travail, ne fait pas de politique. Elle a d'ailleurs très vivement critiqué la CGT, notamment son secrétaire général, Bernard Thibault, coupable de distribuer un tract dénonçant le chaos social organisé par Sarkozy et le Medef. Non, Laurence Parisot ne fait pas de politique et tous les syndicats devraient faire pareil. Bon, c'est vrai qu'il s'en trouve pour dire qu'ils sont neutres et qu'on n'entend plus du tout en ce moment...
Par contre, dimanche matin au Grand rendez-vous d'Europe 1, Laurence Parisot (qui ne fait pas de politique) a dit clairement que le programme du Front de gauche serait un retour à l'économie soviétique et que Mélenchon est "beaucoup plus l'héritier d'une forme de Terreur que l'héritier des plus belles valeurs de la Révolution". Oui, madame Parisot trouve des aspects sympathiques à la Révolution de 1789, mais pas tout. Elle n'a pas cité ce qui était bon et ce qui ne l'était pas, et les journalistes, en face d'elle, ont oublié (comme c'est bête) de lui faire préciser sa pensée. Pas vrai Jean-Pierre Elkabbach?
Situons cette gentille dame qui ne fait pas de politique et qui ne votera donc pas pour Nicolas Sarkozy.
Sûrement que ses ancêtres furent d'ardents révolutionnaires. Son grand-père paternel descend des 200 plus riches familles de l'époque. Et la petite Laurence, poursuivant les traces de ce passé au service de l'égalité et de la justice sociale, a été patronne du groupe IFOP (oui, celui des sondages). Elle n'en est plus que vice-présidente (avec 75% des actions) depuis qu'elle chef du Medef. Et, entre deux causeries avec Sarkozy ou deux attaques contre le Code du travail, elle entretient ses velléités révolutionnaires au conseil d'administration de BNP Paribas, de Coface ou de Michelin.
Et puis c'est vrai, toutes les conquêtes sociales sont venues du patronat français depuis qu'il existe, sans grève aucune ni manifestation d'aucune sorte. Et ce même patronat ne collabora pas avec l'Allemagne nazie durant la Deuxième Guerre mondiale et ne soutint jamais le régime du maréchal Pétain. A cette époque-là, c'est vrai, les patrons ne faisaient pas de politique. Ils avaient dissout, avec Vichy, la CGT en 1940.
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