Ouf, ils sont enfin revenus
Les nuits étaient peuplées de cauchemars et l'on écoutait, avec angoisse, tous les bulletins d'informations. Puis, la nouvelle est tombée. Alors, les visages se sont éclairés de larges sourires et les regards ont rêvé à nouveau vers l'horizon qui resplendissait. Oui, mesdames et messieurs, sonnez hautbois, résonnez musettes, ils étaient de retour.
L'un a quitté l'une de ses résidences aux USA, sa femme derrière lui, pour prendre l'avion vers la terre de France. Il est arrivé à 7h 25 du matin à Roissy-Charles-de-Gaulle, sa femme toujours derrière lui. Il n'a fait aucune déclaration à la foule des journalistes qui aurait voulu retransmettre sa bonne parole. N'était-il pas le Messie-né ? Il est rentré ensuite dans son appartement parisien, place des Vosges, parce que les grands doivent toujours être convenablement logés pour réfléchir aux misères du pauvre monde. Sa femme était toujours sur ses basques. Il n'a pas fait encore de déclaration, mais son message est tellement attendu, lui qui vient du FMI et donc du toit du monde.
L'autre est un baronnet du Poitou-Charentes. Mais il a été 1er ministre de la France d'en haut tout en faisant croire qu'il était pour celle d'en bas. Dernièrement, le palais de l'Elysée l'avait vertement enguirlandé. Il avait déclaré alors qu'il bouderait les déjeuners offerts par le roi élu de notre république. Puis, il s'était ravisé. Cela aurait été bêta de ne pas manger gratos, lui de la France d'en haut, dans un palais, le tout aux frais des contribuables qui n'ont pas de niches fiscales pour s'exonérerer de l'impôt. Alors, il est revenu à la grand-messe UMP de ce dimanche. Il y a apporté sa bonne parole. On n'attendait que lui.
Ces deux messies se prénomment, l'un Dominique, l'autre Jean-Pierre. Mais j'ai complètement oublié leurs noms. Certainement parce que je ne suis pas de leur clos.