Monarchie, République? CQFD.
Autrefois, le Roi tenait sa légitimité à gouverner ses sujets de l'unique volonté de Dieu. La monarchie était donc de droit divin; et, puisque adoubée par le Créateur du ciel et de la terre, circulez, il n'y avait rien à redire!
La Révolution de 1789 mit fin à cette affreuse bêtise profondément injuste. Mais celle de 1848 décida qu'il fallût à la République un guide avec d'immenses pouvoirs. De ce fait, son premier président se sacra Napoléon III, empereur des Français. La défaite militaire de Sedan, en 1870, rétablit la république, mais avec un président sans pouvoir monarchique.
Mais vint une autre défaite militaire, celle de 1940, qui, pour sauver la patrie, donna au maréchal Pétain les pleins pouvoirs. Aussitôt, celui-ci renversa la République, proclama l'Etat français dont il s'intronisa Chef, comme Hitler était Führer en Allemagne, Mussolini Duce en Italie ou Franco Caudillo en Espagne.
Le 8 mai 1945 réouvrit la République à la France, mais avec un président qui n'imposerait plus sa loi. Puis, peut-être parce qu'on a tendance à oublier certaines choses, en 1958, les citoyens laissèrent Charles de Gaulle offrir au pays une 5e Constitution et au président de la République qu'il fit d'immenses pouvoirs.
Depuis, à chaque élection présidentielle, les citoyens nomment un chef suprême et des députés qui peuvent servir son unique volonté en votant la loi républicaine. En effet, fort de cette légitimité constitutionnelle, rien n'empêche qu'un président de la République n'aille à l'encontre de la majorité de ses concitoyens.
Aussi, en 2011, chut! Toute allusion à la réforme des retraites rejetée par l'ensemble des organisations syndicales, mais votée par le Parlement, est forcément antidémocratique car illégitime. CQFD.