Mêlée ouverte entre le rugby et la lutte antidopage
Françoise Lasne, directrice de l'Agence française de lutte contre le dopage (AFLD), a expliqué, devant une commission du Sénat que le rugby est le sport le plus touché par le dopage, avec ou sans cannabis.
C'est le troisième sport le plus contrôlé (588 échantillons analysés) après le cyclisme (1812 échantillons), l'athlétisme (1164) et avant le foot (548). Curieusement d'ailleurs en ce qui concerne celui-ci, sport le plus répandu et surtout le plus friqué en France. Arrive ensuite le handball (452), le triathlon (433), la natation (418) et le basket-ball (394).
- En 2011, le pilier des Espoirs perpignanais, Davy Galand a pris quatre ans de suspension à la suite de la saisie de stéroïdes anabolisants (nandrolone, boldénone et trenbolone) lors d'une perquisition des douanes judiciaires à son domicile.
- Plus dramatique : fin mars 2012, un médecin a décelé des cancers « atypiques » chez deux jeunes rugbymen de 20
et 21 ans, licenciés à Sarlat (Dordogne) et Brive (Corrèze). Il a fait le lien avec deux décès survenus quelques années plus tôt sur des joueurs de rugby du même âge
et des mêmes clubs. Tous s'étaient procurés une préparation dopante (créatine et anabolisants), fabriquée à l'étranger et achetée sur Internet. Des analyses pour prouver le
lien entre la prise de produits et les cancers sont en cours.
Sinon, comme ils disent à la télé, "la cabane est tombée sur le chien" et ça va être dur de la relever.
Ce samedi, Valérie Forneyron, ministre des sports de l'Elysée, s'était indignée, alors que l'éthique sportive n'était peut-être pas là. Et la gentille dame de dire:
« Il est illégitime d’avoir pointé du doigt le rugby. Il est inutile de cibler [un sport plutôt qu’un autre]. [...] Les produits beaucoup plus à risques sont une vraie minorité. »
Sauf que Jean-Pierre Elissade, ancien international de rugby et ex-entraîneur de la Rochelle ou de Bayonne, vient de déclarer qu'il a pris des produits illicites dans sa carrière sportive dans les années 1960-70:
« Il y a eu des amphétamines à une certaine époque. J’en ai personnellement pris deux fois. Après, l’idée, c’était de permettre de travailler plus. »
Il a ajouté, concernant sa carrière d'entraîneur :
« ll y a eu d’autres formes de dopage, notamment pour travailler plus, prendre de la masse musculaire. Des joueurs qui venaient de l’hémisphère Sud avaient des rendements incroyables [...] quand ils arrivaient chez nous, ils avaient plus de réussite au barbecue que sur le terrain. »
Alors madame Fourneyron, toujours plus blanc que
blanc?