Maréchal (ou Nicolas?), nous voilà
Pétain, après avoir signé l'armistice avec Hitler dont il va devenir un allié zélé, renverse la République et se donne les pleins pouvoirs. Dans le même mouvement, il dissout les organisations syndicales et pas question de faire grève. "Maréchal, nous voilà", chante la France, celle de "Famille, Travail, Patrie", qui va ignoblement se complaire dans la collaboration avec le Reich nazi.
A la Libération, la grève devient un droit à valeur constitutionnelle (alinéa 7 du Préambule de la Constitution de 1946). La Cour de cassation, dans un arrêt du 2 février 2006, définit la grève comme "une cessation concertée du travail (...) en vue de présenter à l'employeur des revendications professionnelles". De plus, la jurisprudence interdit d'embaucher des salariés pour remplacer les grévistes, sauf en CDI; ce que le patronat ne fait jamais, vu que la grève terminée, il doit leur fournir travail et salaire, sous peine d'être condamné par le Conseil de prud'hommes.
Le droit de grève est bien donc constitutionnel et validé par le droit.
Or, le roi élu à l'Elysée vient de le violer sans aucun scrupules. Il envoie les forces de l'ordre pour remplacer les grévistes dans les aéroports. "Nicolas, nous voilà", pourrait-on entonner à son égard, comme à revenir à une époque noire de notre histoire. Or, il est vrai aussi que le ministre des Transports en personne, Thierry Mariani, a écrit dernièrement dans Minute, le papier de l'extrême-droite française. Et ceci n'explique-t-il pas cela? Tiens, puisqu'on y est, que dit la fille de son père à cet acte de l'Elysée?