Licenciements boursiers
Un lecteur m'interroge sur les licenciements boursiers, suite à mon article Unilever, pourquoi se gêner?.
Ben mon gars, le gouvernement ne veut pas d'une loi les interdisant. Alors que les sénateurs socialistes (mais pas qu'eux) avait voté une proposition de loi du groupe communiste interdisant tout licenciement effectué par une entreprise versant des dividendes. Le 16 février 2012, dans un Sénat à gauche, le texte avait été rejeté à six voix près: le président Ps du Sénat n'avait pas voté et les sénateurs radicaux de gauche et assimilés (dont Baylet le chef du Prg et Chevènement s'étaient abstenus. Mais peut-être ont-ils des intérêts dans quelque entreprise...
Cette proposition de loi excluait du champ légal les licenciements économiques dans les entreprises ayant reversé des dividendes à leurs actionnaires l’année écoulée ; de plus, elle exigeait des entreprises, bénéficiant d’aides publiques qui procèdent à de tels licenciements, qu’elles remboursent les sommes perçues.
Ensuite, arrive la campagne présidentielle et le candidat du parti à la rose de ne plus interdire mais de dissuader en renchérissant le coût des licenciements. Et le 3 juin 2012, dans Les Echos, quotidien patronal, Sapin, le ministre du Travail de François Hollande, exclut l'interdiction de licencier.
Lors de cette fameuse conférence sociale des 9 et 10 juillet, d'où rien de concret n'est sorti, on renvoie ça "aux partenaires sociaux", joli terme qui inclue le patronat et les syndicats de la social-démocratie. Et la négociation sera conduite d'ici la fin du premier trimestre 2012. Oui, on n'a pas dit à la Saint Glinglin, nous sommes un état laïque, ni aux calendes grecques, cela ferait encore plus mauvais effet.
Le 19 juillet, ouverture de la session extraordinaire de l'Assemblée nationale dont le président est socialiste (pour ceux qui ne suivent pas). Les députés communistes et assimilés présentent le texte retenu au Sénat par les sénateurs Ps. La proposition n'a même pas été mise à l'ordre du jour. Oui, on préparait les vacances, alors on n'allait pas faire chier les patrons, des fois qu'on les rencontrerait sur les plages ou dans des cercles de réflexion. Et puis, comme a dit Sapin, le ministre du chômage qui flambe, laissons faire les partenaires sociaux (voir plus haut).
Pendant ce temps, ça licencie sec parmi le CAC 40, mais pas seulement puisque toutes les sociétés ne sont pas cotées en Bourse.
Et pour ceux qui seraient dur de la comprenette, un dernier dessin: