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Publié par le Mantois hier et aujourd'hui

     La Cour régionale des comptes vient d'éplucher la gestion du département des Yvelines, du temps qu'il était géré par Pierre Bédier de l'UMP. Le Conseil général accorde des subventions à des entreprises, notamment dans le cadre de l'aide à la recherche et au développement. La Cour régionale a estimé que ces subventions s'adressent en particulier aux grosses entreprises. Un peu, pourrait-on dire, comme qui aime bien donnerait beaucoup à ses amis.

     Le problème est que certaines de ces entreprises ont empoché le fric des contribuables et dégraissé leurs effectifs. Ce qui en matière de développement aurait pu aigrir la majorité de droite du Conseil général et son président Pierre Bédier.

     Et bien non. La société Continental encaisse 1, 25 millions d'euros et délocalise en Tunisie, chasse gardée du dictateur Ben Ali à l'époque, tout en supprimant 400 postes. Réaction du président du Conseil général: pas de remise en cause de la subvention accordée, vu que ses effets... "étaient loin d'être nuls". Ah bon? La société Thomson, en 2006, encaisse 950 000 euros pour supprimer 119 postes en 2010, alors qu'elle avait juré "de maintenir l'activité de recherche dans les Yvelines pour une période de 10 ans". Le comble est peut-être atteint avec la société Méca qui, le 2 février reçoit 103 000 euros de subventions, alors qu'elle est en redressement judiciaire depuis le 28 mars 2008.

 

     Pour ceux qui ne connaissent pas monsieur Pierre Bédier, il fut maire (UMP) de Mantes-la-Jolie et député des Yvelines du même parti. Lorsqu'il siégeait à l'Assemblée nationale (si l'on peut dire), il était le premier des députés considérés comme "inactifs" au sein de cette représentation nationale. Il fut aussi ministre de Jacques Chirac, une pointure quoi.

     Il sera démis de ses fonctions de Président du Conseil général des Yvelines par le Préfet en personne, le 22 mai 2009, suite à une condamnation (confirmée par la Cour de cassation) à 6 années d'éligibilité pour "corruption passive" et "recel d'abus de biens sociaux" dans une affaire qui n'a rien à voir avec la gestion départementale du 78; il sera aussi condamné à 25 000 euros d'amende et à de la prison avec sursis. Bon prince, son successeur (UMP) à la mairie de Mantes-la-Jolie l'avait pris comme une espèce de consultant bénévole avec toutefois un bureau attitré et tout le tintouin qui va peut-être avec. Mais devant le tollé engendré, il semble être écarté des arcanes municipales de cette ville.

     Monsieur Bédier a été condamné à de la prison avec sursis. Heureusement. Avec une condamnation  ferme, il aurait connu les cellules de la Pénitentiaire. Les mêmes qu'il gérait, lorsqu'il était secrétaire d'Etat des programmes immobiliers de la Justice et donc en charge des prisons. Un comble quoi.

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