La peste, selon Nicolas Sarkozy
Un mal qui répand la terreur,
Mal que le Ciel en sa fureur
Inventa pour punir les fainéants de la terre,
La Dette (puisqu'il faut l'appeler par son nom)... Pardon à monsieur Jean de La Fontaine...
Mais tel est le message diffusé à profusions par le président des riches, ses ministres, tous ceux qui font campagne pour lui et naturellement le patronat.
Or, Nicolas Sarkozy oublie d'énoncer que les déficits publics ne sont pas les conséquences du programme politique du conseil National de la Résistance appliqué à la Libération, ni des 35 heures ou de la retraite à 60 ans. Il existe certes une dette. Mais le locataire de l'Elysée en fut l'acteur comme ministre de Jacques Chirac lorsque celui-ci devient président de la République en 2002. Nicolas Sarkozy en est le principal responsable ensuite lorsqu'il lui succède. Le schéma ci-dessous vaut mieux qu'une longue démonstration, surtout que les chiffres cités proviennent du ministère du Budget. A cause d'une politique faite pour les nantis et le patronat, la dette s'emballe en 2002 lorsque la droite détient le pouvoir absolu avec Jacques Chirac. Elle s'accroît plus et explose sous Nicolas Sarkozy à partir de 2007.
Ce schéma doit aussi rappeler que l'acceptation d'une crise à vivre comme fatale n'a pas lieu d'être. Et si, par malheur, Nicolas Sarkozy était reconduit sur son trône l'an prochain, les appétits des prédateurs, qu'il représente, seraient sans fin pour très longtemps.
Le débat sur la répartition des richesses en France doit donc vivre et s'accélérer. En effet, l'idée d'une austérité existe à gauche. L'Espagne socialiste qui la pratique déjà et la Grèce socialiste qui va s'unir avec la droite pour l'aggraver en sont deux exemples criants. Et voilà que Pierre Moscovici, député PS du Doubs, futur directeur de campagne du candidat socialiste à la présidentielle déclare: "La rigueur, il ne faut pas en avoir peur. Des efforts, il faut en faire et François Hollande ne sera pas candidat du laxisme".
Ces propos peuvent faire le lit de l'extrême-droite ou de l'abstention, deux impasses pour les couches populaires qui s'y égareraient.
Il faut donc une gauche du courage et de l'humain, avant les diktats des marchés financiers et de l'austérité. Sinon, cela ne rendrait-il pas difficile le nécessaire rassemblement des forces de progrès pour battre la droite au second tour, en mai 2012?