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Publié par le Mantois hier et aujourd'hui

     Entre le slogan "Sarko dégage" et l'élection d'un président de la République de gauche, en mai 2012, il y a loin de la coupe aux lèvres.

     Certes, le départ de l'Elysée du président des riches, de la fraude fiscale et des marchés financiers, remporte l'assentiment parmi une majorité de l'opinion publique. Mais pas seulement à gauche. L'extrême-droite, avec ses 19% d'intentions de vote (notamment dans l'électorat populaire) proclame aussi cette idée-là. Et les abstentionnistes des quartiers populaires sont aussi favorables à foutre Nicolas Sarkozy dehors. Seulement, ils ne votent pas, car le "tous pourris", à l'encontre du personnel politique, n'est pas qu'une vue de l'esprit. Pour ceux qui endurent la mâle vie au quotidien, avec la télé comme seule ouverture, l'Assemblée nationale trop désertée par les députés, eux favorisés par la vie, n'engage pas à redevenir citoyen de son existence.

     L'électorat populaire français, celui qui serait porté à des idées de progrès social, n'est pas dupe. il n'ignore pas que les socialistes portugais, grecs ou espagnols ont renié leur idéal pour soumettre leurs peuples à une austérité de droite au service du capital.

     Et la posture des socialistes français n'arrange rien en la matière. Avoir l'oeil rivé sur le triple A formaté par les agences de notation à la solde du marché et promettre une rigueur moins inégalitaire que celle que l'on subit, ne sont pas une position de gauche. De plus, les tripatouillages électoralistes avec les écolos, au détriment d'une politique progressiste de l'énergie en France, n'est pas plus une politique digne de la gauche. Comme ne l'est pas, avec l'UMP, au Parlement européen, le vote des députés socialistes français en faveur de la privatisation des chemins de fer de l'Union européenne.

     Jean-Luc Mélenchon, lui, a cru, avec son mot sur un certain capitaine de pédalo, éclaircir le débat. Si on peut lui reconnaître des qualités tribunitiennes, ceux qui se réclament d'une gauche plus résolue face à la crise du capitalisme restent sur leur faim.

     Le changement réel de la société française passe par la détermination des classes populaires à la faire sienne. Et pour cela, au delà de ses bons (ou mauvais) mots, il faut surtout convaincre les militants d'en débattre dans les quartiers, les associations, les syndicats et dans les familles. Sinon, il y aura loin de la coupe aux lèvres.

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