La France injuste du palais de l'Elysée
Sans surprise, les députés de droite vont adopter la rigueur budgétaire orchestrée par Nicolas Sarkozy. Va donc être opéré un hold-up essentiellement sur les familles et les salariés: hausse de la TVA sur des biens de consommation, doublement de la taxe sur les mutuelles de santé, fin de l'abattement sur les frais professionnels ou hausse du forfait social. Sans compter les coupes sombres dans les budgets sociaux et les services publics, induites par le texte de loi.
En revanche, les bénéfices des grandes entreprises et la taxe sur les revenus financiers sont tout juste égratignés, avec à peine 200 millions d'euros.
Il faut savoir que sur le premier semestre 2011, par rapport à celui de l'an passé, la progression du chiffre d'affaire du CAC40 est de 6,6% et celle de ses bénéfices de 9,5%. Sur l'ensemble de l'année, 94 milliards d'euros seront collectés par ces champions de la spéculation. Aussi, ont-ils bon dos de se dire solidaires dans la crise. S'ils l'étaient vraiment, pourquoi Vivendi, Axa, Crédit agricole, BNP-Paribas, EDF, Renault, Saint Gobain et autre l'Oréal de madame Bettencourt, avec toutes les niches fiscales dont ils profitent, n'augmentent-ils pas leurs salariés?
Pendant ce temps, l'Université se ferme davantage aux enfants du peuple. La démocratisation des études supérieures n'est pas pour les enfants des classes populaires, avec cette barrière de l'argent de plus en plus haute. Les dépenses obligatoires d'un étudiant ont bondi de 33,2% depuis 2006, les aides sociales (sic) de 13%.
C'est la crise, larmoient l'Elysée, son gouvernement, ses économistes et le patronat à qui veut les entendre.
Oui, pour les 20% d'étudiants, enfants d'ouvriers pour la plupart, vivant sous le seuil de la pauvreté, selon la dernière enquête de l'INSEE. Oui, c'est vraiment la crise pour tout le peuple de France. Mais surtout pas pour les nantis dans le pays injuste de Nicolas Sarkozy.