L'UMP refait l'histoire
Et cela se passe à Aix-en-Provence dont Maryse Joissins Massini est le maire UMP. Elle vient de remplacer Benjamin Stora, l'un des meilleurs spécialiste de l'histoire de l'Algérie par Michel Onfray, comme commissaire de l'exposition Albert Camus, qui se tiendra en 2013, à l'occasion du centenaire de l'écrivain. D'ou le communiqué du Mrap des Bouches-du-Rhône:
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Marseille le 27 Aout 2012
La fédération des Bouches du Rhône du Mrap 13 dénonce le remplacement de l’historien Benjamin Stora, un des meilleur spécialiste
de l’Algérie, par l’essaysiste Michel Onfray comme commissaire de l’exposition Albert Camus qui se tiendra à Aix-en-Provence en 2013 à l’occasion du centenaire de la naissance de
l’écrivain.
En effet, la Maire (UMP) d’Aix-en-Provence et présidente de la communauté du pays d’Aix, Maryse Joissains Masini, a demandé à
Michel Onfray, auteur de "L’ordre libertaire: la vie philosophique d’Albert Camus", de devenir commissaire d’un nouveau projet d’exposition, ce qu’il a accepté. De ce fait Benjamin Stora,
sans même avoir pu défendre son projet a été évincé de cet événement.
Suite à cette éviction de Benjamin Stora, Aurélie Filippetti a annoncé que son ministère ne financerait pas l’exposition "Camus
l’homme révolté" , qui devrait ouvrir ses portes à Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône) à partir du 7 novembre 2013, jour anniversaire de la naissance de l’écrivain. La manifestation ne bénéficiera
pas non plus du logo du ministère.
Le Mrap 13 déplore la décision de «Marseille Provence 2013» de soutenir ce remplacement, et dénonce le coup de force de la Maire
d’Aix sur le contenu d’une manifestation par l’élimination de Benjamin Stora, commissaire de cet événement depuis son début, c’est à dire depuis 2009.
Dans le même temps, Madame Joissains annonce qu’elle n’acceptera pas les différentes manifestations concernant le 50e
anniversaire de l’indépendance algérienne et les interdira à Aix-en-Provence, en invoquant le trouble à l’ordre public.
Rappelons pourtant la déclaration de Mme Joissains dans l’Express du 29 mai 2008 où elle envisageait de dédier une artère
de la ville à Jean-Marie Bastien-Thierry « officier partisan de l’Algérie française, organisateur de l’attentat contre De Gaule le 22 août 1962. Arrêté et condamné à mort par un tribunal
militaire il fut exécuté en 1963 ».
L’éviction de l’historien Benjamin Stora n’est pas anodine, elle répond à une idéologie particulièrement nauséabonde, où
le dialogue et le respect de l’autre ne sont pas de mise.
Cette mesure inique vise à flatter une partie de l’électorat de Mme Joissains, celle des anciens partisans nostalgiques de
l’Algérie française et des anciens de l’OAS ; mouvement qui a piétiné les valeurs de la République et qui, 50 ans après, continue à exprimer la haine de l’autre.
Pour défendre les valeurs de l’égalité des droits de la liberté d’expression et de l’amitié entre les peuples, le Mrap 13
propose à l’Historien Benjamin Stora de participer à une rencontre autour de l’Algérie en analysant l’œuvre de Camus, tel qu’il avait souhaité le faire dans son contexte historique,
en mars 2013 à Marseille.