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Publié par Le Mantois et Partout ailleurs

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      Viendra, ne viendra pas? L'incertitude a duré quant à la participation de Marine Le Pen à l'émission "des Paroles et des Actes", hier sur France 2 animée par David Pujadas. Le motif invoqué par la fille de son père-nous-voilà, la présence de Jean-Luc Mélenchon, candidat du Front de gauche, pour contrarier la tribune que la télévision lui offrait.

     Au dernier moment, elle s'est quand même pointée, elle qui se drape dans les habits d'un Zorro du peuple (une de plus), mais qui, comme celui de l'Elysée, n'attaque jamais les patrons délocalisant ou spéculant à l'étranger. Bref, elle est venue. Mais pouvait-elle faire autrement? Chacun avait, tout frais dans sa tête, Jean-Marie Le Pen, président d'honneur du Fn, déclamant à un meeting du Robert Brasillach, ce collabo fusillé à la Libération. Chacun avait également en mémoire la valse de Vienne de la candidate du Fn, au bal des nazillons autrichiens. Et puis, il y avait eu aussi sa déroute sur le chiffrage de son programme, face à Anne-Sophie Lapix qui l'interviewa sur Canal+.

 

     Alors, elle est venue. Mais elle s'en est pris à David Pujadas, coupable de lui imposer Jean-Luc Mélenchon. Comme si le présentateur vedette de France 2, habitué des shows politiques avec les amis de l'Elysée, quand ce n'est pas avec son locataire, avait la moindre préférence pour le candidat du Front de gauche...

     De ce fait donc, visage fermé, les traits tirés, épuisant à grands traits des verres d'eau ou feuilletant des journaux, Marine Le Pen n'a pas débattu un poil et sans que le gentil David Pujadas ne lui demande de le faire (sans doute par pure galanterie). Dès lors, les téléspectateurs ne sauront rien sur les positions du Fn sur l'IVG, sur l'égalité entre homme et femme ou sur la laïcité, encore moins sur ses amitiés avec quelque dictateur de par le monde...

     Marine Le Pen a battu en retraite dès les premiers instants dans une émission qui lui était pourtant destinée. A faire mourir une seconde fois, mais de honte, depuis son paradis, notre Jeanne d'Arc nationale qui avait bouté l'Anglais hors de la France.

 

     Par contre, dans le premier débat qui l'opposa à Henri Guaino, conseiller spécial de Nicolas Sarkozy, la presse a trouvé l'ensemble terne, inodore et sans saveur. Elle a aussi relevé que la fille de son père avait remercié le conseiller du palais de l'Elysée pour "cet échange très courtois". Oui, comme entre gens du même monde, rajouterai-je.

 

      Tiens, pour cette fois, je ne conclue pas ma chronique du jour.

     Je laisse ma plume au journaliste du Nouvel Observateur, qu'on ne peut pas soupçonné d'être un franc admirateur de Jean-Luc Mélenchon:

      "Marine Le Pen a tout simplement implosé. Sa petite vitrine, savamment organisée, pour cacher la remise si nauséabonde n’a pas tenu à l’émission jeudi soir. La petite boutique de Marine Le Pen a implosé en direct. Le grand écart entre les anciens démons et ses nouvelles marottes n’a pas tenu. Nul ne sait si les électeurs confirmeront cet effondrement spectaculaire de celle qui voulait devenir aussi grosse… que son père."

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