Taisez-vous, monsieur Harlem Désir!
Oui, taisez-vous!
Harlem Désir, premier dirigeant national du PS, a osé déclarer dans Mots croisés sur France 2, à propos des républicains espagnols réfugiés en France, en 1939, après la victoire du fascisme dans leur pays natal: "vous savez, des Espagnols ou autres qui ont été accueillis en France au moment où leur pays traversait des drames et des guerres, et qui en même temps étaient fiers de la solidarité de la France, qui étaient soulagés, qui étaient reconnaissants".
L'indépendant, le journal régional, à cette époque, citait Albert Sarraut, ministre de l'Intérieur: "Les devoirs d'humanité ont été observés dans le cadre de la sécurité de notre pays".
Devoirs d'humanité, en vérité, cela va être l'internement derrière des fils de fer barbelés de femmes, d'enfants et de vieillards, civils et soldats républicains, sous les fusils des gardes-mobiles ou des troupes coloniales de la France.
le sens de l'hospitalité du gouvernement français aux républicains espagnols (Argeles)
Ci-dessous, quelques "camps de concentration", comme on disait officiellement à l'époque, pour la République espagnole vaincue. Les conditions d'hygiène, d'hébergement et de ravitaillement y ont été particulièrement déplorables. Mais le 30 novembre 1938, la France avait déjà signé les "accords de Munich" avec Hitler pour dépecer la Tchécoslovaquie et ouvrir grandes les portes au nazisme guerrier en Europe et à la Deuxième Guerre mondiale, accords honteux rejetés par le seul Parti communiste français.
A Argelès, dans les Pyrénées-Orientales, les réfugiés sont emprisonnés sur la plage et creusent des trous dans le sable pour s'abriter des morsures de
l'hiver et de la tramontane. Ils sont gardés par les tirailleurs sénégalais.
Camp d'Argelès
Camp du Vernet dans l'Ariège
Camp de Gurs dans les Hautes-Pyérénées
Camp du Baccarès dans les Pyrénées-Orientales
La Retirada
C'est le nom donné à ces centaines de milliers de républicains espagnols qui fuient les troupes victorieuses du général Franco et qui croyaient en la patrie des droits de l'homme...
Les premiers passent la frontière le 26 janvier 1939 par les cols des Pyrénées-Orientales. La veille, Barcelone était tombée aux mains des fascistes espagnols. Madrid tombera en avril 1939. Une dictature s'installe durant 35 ans en Espagne au cous desquels la répression envers les républicains sera des plus terribles.
Dès que le général Franco devient Caudillo de l'Espagne (l'équivalent de Fuhrer en Allemagne ou de Duce en Italie), le gouvernement français le reconnaît. Et son premier ambassadeur n'est autre que Philippe Pétain qui, lui, deviendra, Chef de l'Etat français en juillet 1940.
La "non-intervention" de la France
En juillet 1936, la guerre civile débute en Espagne. L'Église et l'armée attaquent, par un coup d'état militaire, le Frente popular républicain sorti victorieux des urnes en février 1936.
En France, le gouvernement socialiste de Léon Blum, déclare la "non-intervention": première grande déchirure dans le Front populaire. De ce fait, notre pays laisse l'Espagne du Frente popular aux griffes des factieux aidés militairement et économiquement par l'Allemagne nazie et l'Italie de Mussolini. Tous les traités militaires et économiques entre la France et l'Espagne n'existent donc plus. Et l'or républicain espagnol, détenu par la Banque de France, ne franchit pas la frontière malgré le souhait des dirigeants légitimes espagnols. Le premier travail de Pétain, ambassadeur de France auprès de Franco, sera d'ailleurs de faire rapatrier au plus vite cet or vers l'Espagne fasciste.
Voilà ce que raconte l'histoire, monsieur Harlem Désir.
Voir aussi le coup de gueule de Canaille le Rouge à ce sujet le Tramway déraille ou ce Harlem nommé délire. Son blog ici link
Et en mémoire des combattants de la République espagnole:
Comme en mémoire des Brigades internationales qui se sont battues pour la République d'Espagne:
Et les couleurs de la République espagnole que la "non-intervention française aida à mourir
Roger Colombier, petit-fils d'un républicain espagnol et dont des parents furent "accueillis" dans le camp d'Argelès en 1939.