Docteur, c'est pour une ordonnance
On pourrait croire que c'est pour aller mieux qu'on sollicite une ordonnance de son toubib. Or, dans le cas présent, le docteur a son cabinet à l'Elysée et les ordonnances sont prescrites par l'article 38 de notre Constitution soi-disant républicaine. Et que dit l'article 38: "Le gouvernement peut, pour l'exécution de son programme, demander au Parlement de prendre par ordonnances (...) des mesures qui sont normalement du domaine de la loi. Les ordonnances sont prises en conseil des ministres (...)."
Bref, le palais de l'Elysée, décide en conseil des ministres, de ne plus faire voter la loi par le Parlement, mais de la pondre par une ordonnance élaborée par sa majesté. Comme les rois et empereurs que la France a connus. C'est dire le progrès qu'on prend avec François Hollande président.
Attention, le socialiste Guy Mollet en 1956 avait fait pareil. Le Parlement avait voté les pleins pouvoirs au gouvernement. On avait eu la guerre d'Algérie jusqu'en 1962. Même le PCF s'était fait berner croyant que la social-démocratie française retrouvait les accents de paix de Jean Jaurès.
Le général de Gaulle fit de même avec les ordonnances de 1967 sur la Sécu. Là, PCF avait voté contre. Mais les ordonnances étaient passées à cause de la majorité godillot de droite au Parlement. On voit où on en est aujourd'hui, côté Sécu et côté majorité PS au Parlement.
J'en entends susurrer que ce sera pour le bien du pays, qu'il faut aller vite pour sauver la France de la dépression.
Hé docteur, ce sera pour augmenter le pouvoir d'achat ou tenir des promesses du candidat Hollande à la présidentielle? Merde, ça ne répond pas du côté de l'Elysée ni de la permanence de la députée PS de Mantes-la-Jolie.
En tout cas, voilà pourquoi ni la droite ni le parti à la rose ne désirent changer de constitution: on a un roi républicain et cela contentent le patronat, les fraudeurs fiscaux et les riches. CQFD.