Dis maman, c'est encore loin la France?
Viliène Luma, une mère de famille haïtienne qui travaille et paye des impôts dans la patrie des droits de l'homme, souhaitait obtenir la nationalité française. Hélas pour elle, à son test de connaissance de français, elle n'obtient que 299 points alors que les normes administratives de la République en fixent un minimum de 300. Oui, depuis le premier janvier 2012, avec Sarkozy à l'Elysée, c'est ainsi pour un prétendant à la naturalisation dans le pays de la Révolution de 1789.
Avec Hollande assis dans le même palais que son prédécesseur, il semble que les normes n'aient pas bougé d'un poil. Et donc pour un point, Viliène Luma est recalée par la sous-préfecture d'Antony (92).
De ce fait, elle va être obligée de s'engager à nouveau dans le labyrinthe des services de la naturalisation qui dépendent de Manuel Valls, notre nouveau Vidocq de la police: des rendez-vous, des demandes de certifications, des timbres fiscaux, des photocopies et de l'argent à débourser... et les tests à recommencer.
Ses enfants ont obtenu des diplômes de l'Ecole française et Vilième Luma s'interroge: "on me demande si je parle français alors que c'est la langue officielle en Haïti!"
Dès lundi, avec l’aide de RESF (Réseau éducation sans frontières), elle va adresser un recours au sous-préfet. Mais le temps presse. A la fin du mois, une partie des certifications arrive à expiration et Il faudra que Viliène recommence le même parcours du combattant pour devenir française.
Et dire que j'avais lu que Manuel Valls avait adouci les critères pour obtenir la nationalité française...
Tiens, la Marseillaise en attendant, mais à la manière de Django Reinhardt, guitariste manouche: