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Publié par Le Mantois et Partout ailleurs

Un journaliste d'Alternatives économiques s'est fait passer pour l'héritier fictif de près d'un million d'euros placés illégalement par son défunt père à Jersey. Sachez par avance que cette île anglo-normande fait partie de la Grande-Bretagne et qu'elle est l'un de ces paradis fiscaux que l'Elysée veut mettre à merci. Peut-être entre deux tasses de thé, sinon je ne vois pas ailleurs.

 

 

Notre journaliste a donc tapé "héritage", "off-shore" et "paradis fiscal" sur un moteur de recherche. Il est tombé sur un " un cabinet conseil " spécialisé dans "la constitution de sociétés offshore et internationales", via le formulaire de contact de son site internet. Ce site, dit-il, est en effet assez explicite sur les services proposés "dans des paradis fiscaux" européens et internationaux. Il donne aussi des conseils pour "éviter l’impôt sur la succession ". Peut-être que le renseignement doit être adressé à monsieur Cazeneuve qui remplace monsieur Cahuzac au Budget...

 

Le lendemain matin, un gus a rappelé le journaliste. Oui, en affaires, faut pas perdre du temps. Voir la retranscription de cet échange sur Alternativeseconomiques.fr. Le devis s'y trouve aussi "personnel et confidentiel "  dans lequel le directeur de l’officine propose "en toute discrétion d’ouvrir un compte bancaire numéroté au Liechtenstein".

 

 Impôts : Paradis fiscaux : l'embarras de l'Europe 

 

Cette principauté, enclavée entre l'Autriche et la Suisse (36 000 habitants) est un paradis fiscal notoire, qui frappe l'euro comme monnaie sans être de l'Union européenne, parce que la finance, la spéculation et la fraude n'ont pas de visage. C'est bien connu.

 

Le journaliste a poussé plus à fond son enquête pour découvrir qui était le patron de cette société de "conseils". C'est "un chef d'entreprise respecté, encore invité en 2011 à animer le petit-déjeuner d’un Medef local de l’Ouest de Paris sur la façon dont les entreprises peuvent utiliser l’offshore." Et ce digne patriote a son business basée en Grande-Bretagne.

 

Tiens le Medef et son lobby Le Cercle de l'Industrie dont Pierre Moscovici était vice-président et Didier Migaud, patron de la Cour des comptes, un membre influent.

 

Bref, voilà comment on peut transférer en toutes impunités un compte illégal d'une île britannique, membre de l'UE, à une principauté européenne n'existant que pour être un paradis fiscal.

 

Est-ce illégal, poursuit le journaliste: "Oui en l’état actuel du droit, sans même attendre la mise en œuvre des annonces de François Hollande contre les paradis fiscaux, vu l’article 324-1 et suivant du code pénal."

 

Bon, si ça se trouve, François II et son si vif ministre des Finances ne savent pas se servir d'un moteur de recherche. Pire, ils ignorent, en bons gérants du capitalisme, que l'article 324-1 et suivant du Code pénal existe. C'est con parfois la vie...

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