Chant à deux voix
Chant de la défaite
Et c’est ainsi que j’ai connu Paris :
Austerlitz, Austerlitz, Triste défaite…
A peine descendu d’un train tout gris,
Un ciel morne et laid comme un mistigri.
Pourrai-je un jour relever la tête ?
C’est le matin et encore la nuit,
Je me glisse dehors et puis me grime
En ces ombres chagrinées mais sans bruit,
Dont la hâte furtive les conduit
A condamner la flânerie pour crime.
Je suis là pressé et sans horizon
Avec d’autres de couleurs incertaines
N’espérant plus en la neuve saison.
Où sont passées mes vendanges lointaines ?
Et saurai-je ce que c’était d’aimer
Vers cet enclos où m’entraîne la route ?
Paris, Paris, je me laisse damer…
Mon passé s’enfuit derrière en fumée,
Pleurant le gage que cela me coûte.
Chant de la vie
Mais il restera toujours
Un peu d’espoir pour solidifier le rêve
Un bout de soleil pour chanter la liberté
Une clé pour rouvrir la porte d’un cœur
Et un cœur pour tirer le mien
Lorsque je serai las.
Il nous restera toujours
Un peu d’encre pour écrire le lait de la vie
Une main pour dessiner la paix
Et la main de ton cœur
Son sourire
Avec nos lèvres inusables
Pour boire l’amour
Comme au matin de notre printemps commun.