Bigard veut des salariés mobiles pour son business
Bigard, c'est le premier transformateur de viande français. Il commercialise la viande Charal entre autre. Mais la loi sur la sécurisation de l'emploi, découlant de l'accord MEDEF-CFDT et co, ne va sécuriser du tout l'emploi dans l'usine de Ailly-sur-Somme en Picardie.
Bigard compte obtenir l'accord des syndicats, notamment sur la "mobilité interne des salariés". Attention, pdg et directeur de l'établissement demeurent à leur poste, c'est les grouillots qui devront décamper. Re attention dit la loi «dans le respect de la vie personnelle et familiale du salarié». Et pour respecter ça, Bigard propose la mobilité dans un rayon de 100 km.
Dans l'usine de 179 salariés, dont la moyenne d'âge se situe autour de 40-45 ans, on n'apprécie pas du tout qu'un gouvernement de gauche ait pu faire voter une telle saloperie. Surtout qu'au CCE, Bigard pense muter 145 personnes à Formerie dans l'Oise ou à Feignies dans le Nord.
Si elles refusaient, ce serait le licenciement individuel pour motif économique, sans mettre en place un plan de licenciement collectif, lui prévu par le Code du travail. Na!
Bigard met le paquet pour la mobilité: 45 euros par jour calendaire pendant neuf mois, aides à la recherche de logement, aides de recherche d'emploi pour le conjoint ne travaillant pas chez Bigard.
Oui, dit Stéphane Dormeval, responsable de la CGT, qui s'insurge contre ce diktat patronat légalisé par les députés socialistes: «S'ils me proposent de partir, je n'accepterai pas. Admettons que j'aille à Formerie. Qu'est-ce qui me dit qu'ils ne vont pas décider de m'envoyer ailleurs ensuite? Il va bientôt falloir que je m'achète une caravane».
Est-ce que les députés qui ont voté la dite loi de "sécurisation de l'emploi" ont une clause de mobilité?
Oui, au bout de 5 ans.
Putain, c'est long 5 ans! En attendant, la loi qu'ils ont voté, ça promet.