Au mali, on ferme sa gueule et puis c'est tout
Le Mali, ce pays d'Afrique où l'armée française est intervenue pour défendre le pré carré de notre pays et les intérêts de sociétés privées, lesquels n'ont rien à voir avec le rétablissement de la démocratie la plus élémentaire. Le pillage des ressources naturelles de l'Afrique par le capitalisme n'a pas cessé depuis le partage de ce continent entre puissances coloniales dont la France. Et dire le contraire, c'est ne pas obtenir de visa de la part de la France pour l'Union européenne.
Aminata Traoré est une intellectuelle malienne et une ancienne ministre de la Culture. Elle est aussi une militante altermondialiste. Elle devait participer à une conférence à Berlin du 17 au 19 avril.
Mais premier mauvais point: l'un des organisateurs est la fondation Rosa Luxembourg, du nom de la dirigeante communiste assassinée par la République de Weimar avec la complicité de la social-démocratie allemande en 1919. Deuxième mauvais point: la conférence portait sur "le Mali à la croisée des chemins après l'intervention militaire et avant les élections". Conséquence: pas de renouvellement de son visa par le Consulat de France à Bamako.
L'Allemagne lui en délivre toutefois un, mais avec consigne formelle de dégager du territoire allemand le 19 avril. De retour à Bamako, Aminata Traoré est convoquée par ledit consulat qui s'assure qu'elle n'a pas prolongé son séjour au delà. De plus interdite d'escale en France, le voyage s'éternise par Dakar et Istambul, à l'aller comme au retour, soit 26 heures de trajet chaque fois.
Aminata Traoré s'est opposée à l'intervention militaire française. Lors du Forum social de Tunis en mars dernier, elle a déclaré: "La guerre qui a été imposé au Mali n'est pas une guerre de libération du peuple malien., mais une guerre de pillage des ressources naturelles, une guerre de positionnement par une ancienne puissance coloniale".
Par évidence, ces propos ont fortement déplu au palais de l'Elysée et à l'UE qui le soutient au Mali.
Oui, dans la zone euro, ne doivent circuler librement que la fraude fiscale et la concurrence libre et non faussée.