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Publié par Le Mantois et Partout ailleurs

Ma chronique d'aujourd'hui pourrait lasser par sa longueur. Mais je reviens de mes Corbières natales dont je n'avais foulé le sol depuis le début de la pandémie du coronavirus. Du coup, dans le pays des troubadours, mon blog s'est éclipsé également de vos écrans.

De retour du pays des Cathares et de mes ancêtres

Toute la famille éparpillée en France par la vie imposée par le capitalisme, rassemblée enfin autour de leur doyenne, ma mère Antoinette Casas, 93 ans, hébergée dans l'unité de soins de longue durée à l'hôpital public de Lézignan-Corbières.

Veuve depuis 1981, son époux décédé pas encore retraité, les mauvais gouvernements du 5e pays le plus riche au monde ne lui ont cédé en pension de retraite que 974 euros par mois. Pas assez pour vivre décemment et encore moins pour acquitter les frais d'hébergement et de soins dans l'Ehpad public de Lézignan-Corbières. Et si ce n'était pas la solidarité active de ses descendants, avant ou après son hébergement en 2019 en Ehpad public!

Nous nous sommes donc rassemblés. Il aurait été idiot ou égoïste d'avoir refusé la vaccination anti-covid pour ne pas se retrouver ensemble au pays des Cathares. Et pour montrer à d'aucun l'efficacité du vaccin, ma mère, vaccinée en Ehpad, à cause d'imprudents visiteurs, a été contaminée par le covid. Mais sans séquelle et le danger est désormais écarté, à 93 ans!

Rassemblés, aucun d'entre nous n'a invoqué Z ou ses comparses des droites ou de l'extrême avec leurs slogans nauséabonds et punissables par la loi.

Non, nous avons évoqués le mal-de-vivre quotidien dans notre travail et notre société, l'aumône du gouvernement des riches et du capital de 100 euros qui ne compensera jamais notre pouvoir d'achat en berne. Et cette vie qui nous sépare pour partir vendre ailleurs notre force du travail à des exploiteurs, publics ou privés, qui ne la rémunèrent jamais à sa juste valeur.

Ma mère, Antoinette Casas, a eu ce dernier mot et un dernier geste lorsque nous avons quitté l'unité de long séjour de l'hôpital de Lézignan-Corbières: "No passaran!", elle fille d'étrangers, dont le père lutta pour l'Espagne républicaine avant de s'engager dans la Résistance française. Elle et ses trois soeurs, que les "bons Français" de l'époque vichyste, traitaient de "sales espagnoles" dans les rues de Narbonne. Mon grand-père Eduardo Casas et ma grand-mère Sinta Faneca, étaient journaliers viticoles immigrés dans l'océan de vignes de Narbonne. Durement exploités et sous-payés parce que comme le notait un patron viticole du Narbonnais à leur époque: "Les Espagnols sont plus durs au travail et pour un salaire moindre" Sources: AD de l'Aude.

Alors oui, "No Passaran", dans ce paysage fétide tressé par les médias aux ordres, quand les droites et leurs extrêmes se retrouvent dans un discours ultra-réactionnaire, au service du capital redoublant d'offensive pour assurer sa totale domination. Quant à la gauche de François Hollande, ou à l'écologie se disant ni-gauche-ni-droite, le regard rivé pour revenir à l'Elysée ou dans ses corridors afin de gérer loyalement les affaires du capitalisme, ils ne seront jamais au rendez-vous pour une République populaire, sociale et démocratique.

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