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Publié par Le Mantois et Partout ailleurs

Ce dernier est condamné à 2 ans de taule avec sursis et à 100 000 euros d'amende, coupable pour complicité de biens sociaux. Son patron, premier ministre à l'époque, n'avait vu que du feu dans ces opérations frauduleuses, selon les 3 magistrats, les 6 sénateurs et les 6 députés composant la Cour de justice de la République. Celle-ci ne juge que les délits et crimes des membres de gouvernement.

Pour cette raison, Nicolas Bazire, directeur de cabinet du premier ministre Edouard Balladur, a lui était condamné par le tribunal correctionnel en juin dernier. Au milieu des années 1990, il avait été arrêté à la frontière franco-suisse avec un sac d'argent liquide. Mais la Cour de justice de la République vient d'estimer qu'il n' y avait aucune preuve d'instructions données en connaissance de cause par Edouard Balladur. De même, les mêmes ont considéré qu'aucun élément ne venait établir la provenance de l'équivalent de 1,5 million d'euros sur les comptes de campagne d'Edouard Balladur, alors candidat à la présidentielle.

Bien, je ne vais pas commenter une décision de justice dans un dossier vieux de plus de 25 piges et dire que la Cour de Justice semble complaisante pour un premier ministre et pas pour son ministre de la Défense, ledit organe juridique n'étant composé majoritairement que de sénateurs et de députés.

Une chose, cependant: la CJR avait été instituée en 1993 pour réconcilier l'opinion publique avec le monde politique. Je crois qu'avec cette dernière décision, c'est une pure réussite: un premier ministre blanchi et son ministre de la taule avec sursis.

Le palmarès de la CJR depuis sa création:

En 1999, affaire du sang contaminé, relaxe de Laurent Fabius, premier ministre, et Georgina Dufoix, ministre des Affaires sociales et de la Solidarité nationale. Condamnation "pour manquement à une obligation de sécurité ou de prudence", tout en le dispensant de peine, pour Edmond Hervé, secrétaire d’État à la Santé.

En 2000, relaxe de Ségolène Royal, ministre de la Famille, poursuivie en diffamation par des enseignants qu’elle avait accusés de couvrir des actes de bizutage.

En 2004, après une instruction de dix ans, condamnation de Michel Gillibert, secrétaire d’État aux Handicapés, "coupable d’escroquerie au préjudice de l’État", à trois ans d’emprisonnement avec sursis et 20 000 euros d’amende et à cinq ans d’interdiction des droits de vote et d’éligibilité.

En avril 2010, condamnation de Charles Pasqua, ministre de l’Intérieur, à un an de prison avec sursis pour complicité d’abus de biens sociaux et de recel dans l’affaire des détournements de fonds au préjudice de la Société d’exportation de matériel de police dépendant du ministère.

En mai 2016, condamnation de Christine Lagarde, ministre de l’Économie, dans l’arbitrage favorable à Bernard Tapie. Coupable de "négligence", mais dispensée de peine.

En juin 2018, Jean-Jacques Urvoas, ministre socialiste de la justice, condamné à un mois de prison avec sursis et à une amende de 5000 euros. pour avoir avoir transmis des informations confidentielles au député de droite des Hauts-de-Seine Thierry Solère sur une enquête pénale le concernant.

Bref, pour des ex-pontifes des gouvernements, ce n'est pas de la comparution immédiate et les peines administrées sont plus que légères, quand elles ne sont pas prononcées au nom du peuple français.

Du coup:

 Edouard Balladur blanchi par la Cour de justice de la République, mais pas Philippe Léotard, son ministre de la Défense

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