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Vendredi dernier, en catimini, mais en pleine mobilisation contre la proposition de loi sur la sécurité globale, le Journal Officiel de la République fait paraître 3 décrets élargissant le fichage par la police et la gendarmerie des citoyens.
Du Gérard Darmanin, ministre de la police pur jus et sous l'égide du palais présidentiel de notre mauvaise république.
En 2008, Sarkozy président avait osé le fichet informatisé dit Edwige, puis l'avait finalement retiré devant la mobilisation.
Or depuis ce vendredi, la Macronie passe outre toute discussion au Parlement et s'assoit sur les avis de la Commission Nationale Informatique et Libertés (CNIL).
Dorénavant, flics et pandores sont autorisés à ficher les personnes pour leurs "opinions politiques", leurs "convictions philosophiques , religieuses" ou "leur appartenance syndicale". Même sans mener aucune activité, mais sur la base d'une opinion supposée, sous le prétexte de constituer une menace pour le pouvoir en place.
Comparaison n'est certainement pas raison. Mais un rappel d'histoire toutefois.
Le dernier gouvernement de la IIIe République met en fiche communistes et syndicalistes de la CGTU par le biais des Renseignements généraux, juste avant la déclaration de guerre contre l'Allemagne nazie. L'armistice signé par Pétain, celui-ci renverse ensuite la République, s'autoproclame "Chef de l'Etat français" et s'octroie tous les pouvoirs (exécutif, législatif et judiciaire). Le préfet pétainiste de Seine-et-Oise réquisitionne le sanatorium d'Aincourt pour y interner communistes ou supposé l'être, et syndicaliste de la CGTU ou supposés l'être. Ce premier camp d'internement en zone occupée s'ouvre le 5 octobre 1940. Gardé par des gendarmes français, il sera l'antichambre de la mort et de la déportation. Le patron de ce camp et le commissaire Andrew des Renseignements généraux.