La Chambre régionale des comptes demande à l'ex-maire de droite de Mantes-la-Jolie de payer l'addition
En fait, lu en ligne dans 78 actu du 13 octobre 2020, qui n'est pas du tout un brulot révolutionnaire, ladite Chambre estime que le député et ancien maire Michel Vialay doit rembourser la collectivité de Mantes-la-Jolie.
Oh, trois fois rien en ce temps de se serrer la ceinture pour les derniers de cordée. Et l'article de 78 actu en totalité:
Ce sont les pages les plus embarrassantes du rapport que vient de rendre la chambre régionale des comptes sur la gestion de la commune de Mantes-la-Jolie entre 2014 et 2019. Elles révèlent que des élus mènent grand train aux frais de la collectivité.
La chambre s’est intéressée aux frais de bouche de l’ancien maire Michel Vialay indûment pris en charge selon elle par la collectivité. Elle met en évidence des « montants très substantiels ». Pour l’année 2014, les notes de restaurant atteignent en cumul 10 477,09 €, et 14 602,56 € en 2015.
La chambre relève que « de nombreux repas pris en charge ont eu lieu le week-end », alors que Michel Vialay affirme que ces agapes se déroulaient dans l’intérêt de la commune. La chambre précise : « Aucun de ces frais n’a fait l’objet d’un ordre de mission présentant le but, la date, les circonstances de la mission et l’identité des invités » (page 121).
Produits de luxe en pagaïe
Au cours de ses investigations, la chambre a mis en évidence d’importants achats de bouteilles de vin en grande surface. Des passages en caisse pour 459,78 € en 2014, 815,16 € en 2015 et 1814,73 € en 2016. Mais aussi des achats de produits de luxe en pagaïe (un carré Hermès pour 490 € en avril 2015, une cravate Hermès pour 155 € en juillet 2015, des cadeaux Hermès pour 847 € en novembre 2015). En 2016, à nouveau, l’ancien maire a dévalisé la boutique Hermès : achat d’une cravate et d’un carré à 505 € en mars, d’une cravate à 160 € en novembre.
Pour les exercices 2016 et 2017, les notes de restaurant réglées in fine par le contribuable atteignent en cumul 13 518 € et 11 265,20 €.
La chambre estime « guère probantes » les explications de l’ancien maire. Les produits Hermès auraient été offerts à sa cheffe de cabinet, au président d’honneur de l’Association sportive mantaise et au Président de la République du Sénégal. Les achats de vin répondaient à une « logique managériale », laquelle commandait apparemment d’organiser des « déjeuners campagnards » avec les collaborateurs.
La chambre pointe aussi des dépenses « insolites » mises à la charge du contribuable : fromages, fruits et légumes, lampadaire, etc.
Le rapport souligne « la fréquence des remboursements de notes de restaurants pour des repas le plus souvent de deux couverts : 63 factures sur six mois en 2014, 100 factures en 2015, 74 factures en 2016, 79 en 2017 d’un montant moyen respectivement de 142 € en 2017 et 182 € en 2018 » (page 103).
La chambre invite la commune à « régulariser » et à « émettre des titres de recettes sur l’ancien maire », pour des montants de 26 895,59 € pour les exercices 2014 et 2015, et de 24 783,20 € pour les exercices 2016 et 2017. En clair : elle considère que Michel Vialay doit rembourser. Coquettes sommes !
Quand il a quitté son fauteuil de maire en décembre 2017, le député Michel Vialay, devenu simple conseiller municipal de Mantes-la-Jolie, a conservé la Peugeot 308 que la Ville mettait à sa disposition. S’il a acquitté une redevance annuelle pour l’usage de cette auto, il n’a jamais remboursé les frais d’essence, de péage et de stationnement afférents alors que la convention de mise à disposition le prévoyait expressément.
De décembre 2017 à avril 2019, la dépense s’élève – pour le seul gazole – à 3 528,92 € que Michel Vialay devra rembourser à la collectivité. S’agissant de ces frais en particulier, le député a développé cette ligne de défense : il ne peut pas lui être reproché « l’absence d’émission de titre de recette par la commune de Mantes-la-Jolie » (page 91). Autrement dit : si on ne lui a pas demandé de rembourser, ce n’est tout de même pas de sa faute…
Des séjours luxueux au Sénégal
Le rapport donne le détail des « frais de mission » remboursés à Michel Vialay dans le cadre de séjours au Maroc et au Sénégal effectués au titre de la « coopération décentralisée ». Il descend dans des hôtels 5 étoiles mais il y obtient, a-t-il précisé à la chambre, la réduction de – 40 % consentie aux diplomates. Le contribuable peut donc respirer… Ces frais de mission pour la période 2014-2018 dépassent 30 000 €.
Une note de restaurant de 301,85 € pour un repas de langoustes pris à deux à Dakar en décembre 2017 semble, selon la chambre, « dépasser les dépenses susceptibles d’être engagées dans le cadre d’une action de coopération décentralisée ».
Et le maire actuel de Mantes-la-Jolie Raphaël Cognet ? Il s’est aussi fait prendre les doigts dans le pot de confiture. En mars 2018, alors qu’il était en vacances, il a utilisé la carte Total mise à sa disposition par la commune pour faire trois fois le plein d’essence au cours d’une seule journée. Péché véniel dira-t-on, en comparaison des dépenses excessives reprochées à son prédécesseur. Raphaël Cognet s’est engagé à rembourser la collectivité. La chambre insiste sur le peu de contrôle exercé par la collectivité sur l’usage des cartes essence. Elle donne crédit au maire actuel de Mantes-la-Jolie d’avoir régularisé en 2018 le régime des indemnités de représentation en se faisant voter une enveloppe maximale de 13 000 € par an.
Au conseil municipal du 5 octobre, l’élu communiste Marc Jammet a accusé : « Certains élus semblent avoir confondu leur compte en banque avec celui de la trésorerie municipale. »
Note de ma pomme: Aucun commentaire de ma part. Sinon que le député des Yvelines appartient au parti de Sarkozy-Fillon.
Sinon également cette photo piquée sur le blog de Révolution permanente. Elle illustrait l'article "Quand Fillon, premier ministre, rentrait chez lui dans son château en jet aux frais du contribuable..."