Comment la France s'adresse aux Martiniquais pour parler du covid-19
Bon, le préfet, représentant l'Etat en Martinique, a oublié le "Y'a bon Banania" d'autrefois, pour faire comprendre aujourd'hui la distance sécuritaire. C'est bêta.
Et si je vous dis que cette affiche a été placardée le jour anniversaire de l'Abolition de l'esclavage en Martinique, comprenez-vous la couleur du Nouveau monde cher à un ex-banquier d'affaires?
Le 22 mai est la date commémorative de l'abolition de l'esclavage en Martinique. En effet, Le 22 mai 1848, avant même l'application du décret de Victor Schoelcher, les esclaves martiniquais se révoltent et obtiennent l'abolition de l'esclavage par le gouverneur.
L'esclavage avait été aboli par la Révolution française, le 16 pluviôse de l'an II de la République, puis rétabli par Napoléon 1er le 20 mai 1802.
Victor Schœlcher, président de la commission d'abolition de l'esclavage, est l'initiateur du décret du 27 avril 1848 abolissant définitivement l'esclavage en France.
Mais malgré cela, cette réclame infamante bien après l'abolition de l'esclavage:
La marque Banania, créée en 1914, cherche à transformer en produit patriotique son cacao additionné de farine de banane. Délaissant l’Antillaise de ses premières affiches, elle s’identifie dès 1915 à un tirailleur sénégalais hilare et adopte comme slogan la locution "Y’a bon", associée à la pratique sommaire du français dans toutes les parties de l'Empire français à cette époque.
Ben oui, et encore pour longtemps, la colonisation et pas les libertés, l'égalité et le progrès social pour les peuples indigènes de la France.