Sortir du silence: le jour d'après, c'est maintenant
La lutte des classes ne s'est pas arrêtée avec le confinement. La preuve en est avec les milliards d'euros offerts au patronat et rien pour la santé publique. La preuve en est avec le retour au turbin décrété le 11 mai, sans exigence sanitaire et avec des dérogations importantes au droit du travail, pour que l'économie de marché retrouve son appétit féroce. Peuvent s'ajouter le non-retour de l'impôt sur les grandes fortunes et la non-taxation des entreprises reversant du pognon de dingue à leurs actionnaires. Le capitalisme, qui gérait le jour d'avant notre quotidien sous son joug implacable, n'est pas sur la reculade.
Primes aux fonctionnaires actifs durant le confinement, quand aucune augmentation de salaire n'était à l'ordre du jour dans la fonction publique, pourrait-on croire. Mais des primes, c'est toujours diviser pour mieux régner et la casse de l'hôpital public reste toujours à l'ordre du jour. La reconnaissance du covid-19 comme maladie professionnelle ne sera reconnu que pour le personnel soignant, pas pour les précaires qui nettoient les services d'urgences par exemple ou pour la caissière de la grande distribution. Et le palais de l'Elysée n'alloue que 39 petits millions d'euros aux familles modestes parmi les plus pauvres en France. Aussi, ne restons pas confinés à espérer toujours des miettes, ce grain à moudre cher aux réformistes pour que se taisent les exigences sociales.
Et ce n'est par bonté d'âme que le groupe des godillots à l'Assemblée nationale dit de suspendre la réforme des retraites, cette casse de notre système au profit des assurances privées. Il parle ainsi pour ne pas ajouter de la braise à la braise, comme le soulignent au pouvoir ses services de renseignements.
Certes, les "il n'y a qu'à" ou "il faut qu'on" n'effaceront pas la défiance des catégories populaires en leurs propres forces pour changer la société. Sans boussole idéologique depuis trop longtemps, les discours des commis du capital, qu'ils soient des droites ou de leur extrême, et même de la social-démocratie, pèsent dans la réflexion pour agir.
Mais le Premier mai approche. C'est toujours, et d'autant plus en ce temps mondial de pandémie, la fête internationale des luttes des travailleurs. Alors, on pousse la porte ou on reste toujours confinés derrière, saoulés par des paroles creuses et vides d'action?
Demain, ce n'est pas après, c'est maintenant.
Le communiqué commun national CGT-Solidaires-FSU-Organisations de jeunesse pour ce 1er mai 2020 doit permettre à chacun de s’emparer de nos exigences, et par tous les moyens de les rendre visibles:
"Même confiné-es, manifestons toutes et tous le 1er mai, avec des pancartes, banderoles ou en envahissant les réseaux sociaux(…) et donnons à cette journée une véritable force collective !
Le 1er mai, soyons visibles, solidaires, déterminées. Nous ne paierons pas la crise générée par des choix politiques d’un système capitaliste mortifère."
ALORS, CHICHE OU PAS?
La Fin du Moi, le Début du Nous: Une chanson de HK, pour réfléchir et agir.
Oui, Même confinés, manifestons le 1er Mai, avec des pancartes, banderoles ou en envahissant les réseaux sociaux (...) et donnons à cette journée une véritable force collective !