20 245 morts du covid-19 depuis début mars en France, dont 7 649 en Ehpad: le nombre de décès progresse toujours
Et sur Bfmtv, Christophe Barbier pousse à la reprise rapide de l'économie. "Pour sauver quelques personnes âgées, on doit mettre des millions de gens au chômage", questionne-t-il sans un trémolo dans la voix.
7 649 décès du coronavirus pour 725 000 résidents dans les Ehpad et le covid-19 va tuer plus encore, avec toujours un ratio de 0,2 soignant par personne âgée dans ces établissements. 20 465 morts de cette pandémie en France et cette mortalité augmente chaque jour, malgré la valeur et l'abnégation des personnels dans l'hôpital public et les Ehpad.
A l'automne 2008, Agnès Buzyn, ministre des Solidarités et de la Santé(sic) annonçait à cor et à cri une Loi pour le grand âge. Et son patron, Emmanuel Macron, une larme à l'oeil, s'y était engagé les yeux dans les yeux. Mais rien n'a été voté. Aucun moyen humain et financier n'est donc parvenu dans les Ehpad et l'hôpital public. Et dans les hôpitaux publics, aucun Conseil de surveillance n'a remis en cause la politique restrictive des ARS en la matière.
En revanche, Korian, l'un des géants au monde dans l'Ehpad privé et number one en France, annonce un bénef avant intérêts et impôts de 535 millions d'euros en 2019, soit une augmentation de 12,6% sur 2018. Mais comme dit Christophe Barbier, il faut faire des profits et de la rentabilité quoi qu'il en coûte.
Si nous laissions dire, si nous laissions faire, sans lire dans le marc de café, le jour d'Après qui se prépare serait toujours ordonné par le capital et la marchandisation de nos vies, de notre naissance à la mort, resterait activée. Quoi qu'il nous en coûterait.
Alors, de derrière des fagots oubliés dans mes lointaines Corbières:
Les vaincus
En ces temps de mensonges
Et de trahisons
Le grand cirque des brutes
Monte toujours son chapiteau
Au milieu de nos cœurs.
Plus fort chaque jour
De notre labeur
De nos plaies
De notre misère
Et de nos morts
Nos dompteurs
Peu en vérité
Gouvernent
Même la moindre de nos plaintes.
Et nous persévérons à tourner en rond
Dans la cage des pas perdus
Vaincus.
Dans notre gueule
Un bout de charogne
Lâchés par nos maîtres.
Nos mots vides et notre faiblesse
Font toujours les défaites
A travers les siècles.
Je n'aime pas ce temps d'Avant
Et le détesterai autant Après
Mais n'est-il pas l'heure
Ensemble
De graver un autre idée?