J+6 confiné à Mantes-la-Jolie
Devant ma porte, les bus roulent à la même fréquence quasiment à vide et donc à perte selon la loi du capital. Mais lorsque le mauvais temps sera définitivement écarté, posera-t-on vraiment la gratuité de ce service public?
Des sommités scientifiques s'expriment à la télé. Ils dénoncent la rareté de masques pour le personnel soignant et le manque de personnel soignant. Mais lorsque les gouvernements de Nicolas Sarkozy, de François Hollande et aujourd'hui d'Emmanuel Macron ont supprimé des lits, décapité le personnel soignant et supprimé des moyens de santé, jouaient-t-ils tous au golf en compagnie des hors-sol qui régentent notre quotidien, pour se taire indéfiniment?
A Mantes-la-Jolie, la présidente du Conseil de surveillance de l'hôpital public est Cécile Dumoulin lorsqu'elle était maire-adjointe de droite dans cette même ville. En temps normal, quand il pleut, des bassines pullulent dans l'hôpital en guise de pansement sur une jambe de bois. Avant le coronavirus, le personnel soignant revendiquait des moyens financiers, humains et en matériels pour un meilleur fonctionnement du service public. Elle a toujours accepté les diktats de l'Agence régionale de santé en la matière. Madame Dumoulin a justifié la fermeture de la cardiologie interventionnelle, en affirmant lors d'un conseil municipal de Mantes-la-Jolie "qu'on s'en passait bien auparavant". Aujourd'hui, elle semble sécher l'Hôpital de Mantes, mais était présente à la cérémonie des "bons voeux". Elle fait campagne pour la droite à Limay, après avoir traversé le pont sur la Seine. Mais son bilan à la tête du conseil de surveillance de l'Hôpital public de Mantes parle de lui-même. Sera-t-elle meilleur administrateur d'un commune en étant toujours le commis du capital?
Plus de courrier dans ma boite à lettres et plus de passants sur le trottoir, confinement oblige. Toujours des problèmes pour faire ses courses. Et Dieu dans tout cela? Aucun message de ses desservants, qu'ils soient d'une chapelle ou d'une autre. Pourtant, je suis persuadé qu'ils ne jouent pas au golf. Si?
Le JDD de ce dimanche ouvre avec grande complaisance ses colonnes à l'ex-banquier d'affaires placé dans le palais suprême de la République par le capital dont il a été l'infatigable commis. On me parle d'un sauveur depuis son palais "transformé depuis quinze jours en poste de commandement anti-coronavirus". On parlait à mon grand-père d'Union sacrée lorsque, ouvrier agricole, il partit au front lors de la Première Guerre mondiale. Beaucoup de ses copains ont cru mourir pour la patrie alors qu'ils tombaient pour les industriels en ce temps-là.
Et dans ce même JDD, Geoffroy Roux de Bézieux dit: "Face au coronavirus, nous devons aller vers une forme d'union sacrée". Ben oui, pourquoi pas. Non?
J'ose mettre en ligne l'un de mes poèmes que j'ai retiré de derrière les fagots, confinement oblige. Je l'avais intitulé hier En lettres de feu. C'était bien avant la pandémie dans le 5e pays le plus riche au monde.
Notre vie
Crucifiée
Est devenue silence
Dans lequel on n'entend rien
Ni les palpitations de son cœur.
Nous sommes là
Etendus dans les rides du temps
Gavés de mensonges et de fatalités.
Les grands nous parlent d'or
Et on boit à longs traits
Leurs incantations à se taire.
Depuis le début de l'horizon
Ils ont toujours été là
Assis sur notre sueur
Sur notre intelligence
Sur nos fruits
Et même sur notre ciel pour les ravir.
Un signe pourtant
Un rien
Un tremblement de l'air
Ou une étincelle
En chacun de nous
Sur la pierre noire du silence
Pour la désagréger
Et écrire à nouveau
En lettres de feu
Dans les premières pages de l'existence
Les mots oubliés
Liberté
Egalité
Fraternité
Solidarité .
Demain
Après-demain
Un autre jour
Bientôt.