Transports publics: le Sénat de droite adopte une proposition de loi de réquisition des grévistes
En plein combat de classes contre la réforme anti-sociale des retraites à la sauce Macron. Jean-Baptiste Djebarri, le sous-ministre des Transports présent dans l'hémicycle, a dit: "Je partage l’objectif final que vous poursuivez, qui est d’assurer la continuité du service public […]". Et chaque fois que les sénateurs communistes ou socialistes ont demandé la suppression de cette proposition de loi, il s'en est remis à la "sagesse du Sénat". Autrement dit, adoptez votre proposition de réquisition, vous mes potes de droite majoritaires au Sénat.
Le texte donne ainsi la faculté aux entreprises de réquisitionner des grévistes pour assurer un service minimum. Porté par Bruno Retailleau, patron des sénateurs du parti de Nicolas Sarkozy, ledit texte de loi tend "à assurer l'effectivité du droit au transport, à améliorer les droits des usagers et à répondre aux besoins essentiels du pays en cas de grève."
Et le sous-ministre des Transports en a rajouté une couche de la part du palais de l'Elysée, en proposant "de lancer dans les prochaines semaines une mission pilotée par un juriste éminent (...) qui devra faire des propositions sous deux mois, afin d'en disposer pour la suite du débat parlementaire. Cette mission portera sur les conditions d'un service minimum garanti dans les transports, mais également sur les préavis illimités et sur les grèves de très courte durée".
Merdre, vous croyez qu'Emmanuel Macron va trouver un "éminent juriste" qui fait des piges dans les téloches d'infos libres et non faussées, pour faire voter une loi que ne censure pas le Conseil constitutionnel?
Il y a aussi à voir du côté du Medef. En revanche, sur les sites de la Cfdt et de l'Unsa, aucune déclaration officielle de ces deux partenaires sociaux contre cette proposition de loi réactionnaire.
En tout cas, Nicole Notat, ex-patronne de la CFDT, a été nommée déléguée de Macron à l'Organisation internationale du Travail (OIT), ont annoncé la ministre du Travail, Muriel Pénicaud, et le ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, dans un communiqué commun. Pour la justice sociale et le progrès, vous croyez vraiment?
Ah, le doux temps, comme en 1920, quand la troupe occupait le chemin de fer en grève générale!