Jacques Maire, de la société civile et co-rapporteur du texte sur la réforme antisociale des retraites, est-il en conflit d'intérêts?
Il était une fois un député macroniste qui avait été longtemps socialiste et même élu plusieurs fois à ce titre en Bretagne. Ce qui est commun lorsqu'on a de profondes convictions politiques. Jacques Maire est aussi le fils d'Edmond du même patronyme et patron de la Cfdt quand celle-ci dit se recentrer vers un accompagnement du capital dans le quotidien des travailleurs afin de l'humaniser. Ceci est subsidiaire parce que comme dit la chanson, on ne choisit pas sa famille.
Pour autant, le petit jacques, devenu grand et étudiant, devient le président d'un syndicat estudiantin proche du syndicat de papa. Diplômé de l'université et de l'ENA, toujours avec les mêmes convictions politiques, le voilà fin prêt à bosser dans divers ministères, dont celui du premier ministre socialiste Pierre Bérégovoy, et ce de 1992 à 2002. Puis, il entre chez le groupe d'assurances Axa jusqu'en 2012.
Carrière politique et au sein de ministères de gôche qu'il a semble-t-il oubliée. En effet, interpellé sur sa situation personnelle par une députée LFI, à l'Assemblée nationale, il lui répond: "Effectivement, je n’ai pas passé ma vie à courir les mandats électoraux. Je n’ai pas passé ma vie à cumuler les fonctions. Je n’ai pas passé ma vie dans le confort d’une carrière particulière”.
C'est bêta, il oublie qu'après Axa, fin 2012, il entre au ministère des Affaires étrangères dont le titulaire est le socialiste Laurent Fabius, avec pour mission de développer la stratégie économique de la France à l'étranger et de soutenir les entreprises françaises dans la conquête de nouveaux marchés. Tout un programme donc au service des affaires extérieurs du patronat français. Mais lorsqu'on a des convictions libres et non faussées...
Et de janvier 2017 à son élection comme député de Macron, François Hollande président l'adoube comme ambassadeur thématique au ministère des Affaires étrangères, chargé de la reconstruction et du développement des pays en crise.
Note de ma pomme: le dessin ci-dessus évoque bien évidement la figure d'une marionnette et aucunement celle d'un quelconque gugus du Nouveau monde cher à un ex-banquier d'affaires placé à l'Elysée par le capital.
Auparavant donc, ledit Jacques Maire quitte donc les arcanes de la politique au sein du parti socialiste pour se retrouver dans le groupe d'assurances AXA. Pas comme tabellion, puisque cadre dirigeant dans les ressources humaines -oui, toujours ancré en lui, ses convictions politiques profondes- , il est le patron du développement international du groupe Axa. Cerise sur le gâteau, il est aussi pdg d'Axa en Hongrie. De ce fait, lorsqu'il devient député de Macron et pas du tout du parti socialiste, il déclare 13 836 parts d'action chez Axa qu'il évalue à 358 935 euros, selon sa déclaration à la Haute autorité pour la transparence de la vie publique.
Si vous ne le saviez pas, Axa fait de la pub pour la retraite par points, pile poil comme va l'édicter notre révérendissime président de la république d'un coup de 49-3.
Et pile poli également, Jacques Maire est co-rapporteur dudit diktat présidentiel.
Lundi 24 février, la députée LFI lui demande donc s'il a saisi la Déontologue de l'Assemblée nationale. Réponse du député macroniste par le biais de l'AFP en date de ce mardi: Je vais saisir la Déontologue de l'Assemblée nationale. “Je suis possesseur d’actions au titre de mon activité passée. J’ai quitté Axa fin 2012. Depuis, je n’ai aucun contact particulier avec l’assurance”. Hormis 13 836 actions évaluées à 358 935 euros par Jacques Maire lui-même. Note de ma pomme.
Et que va proclamer la Déontogue de l'Assemblée nationale? Y-a-t-il oui ou non conflit d'intérêts entre un actionnaire d'AXA, groupe d'assurances qui milite pour la retraite par points et le co-rapporteur du gouvernement sur la retraite par points?
La suite au prochain chapeau.
Pardon, je me suis trompé, la suite au prochain numéro!