No pasaran: ils ne passeront pas
C'est en ces termes que la République espagnole, issue légalement des urnes, combattit le coup d'état militaire factieux béni par l'Eglise espagnole et soutenu par les armées hitlérienne et mussolinienne, en juillet 1936.
La France d'alors, également de Front populaire, avait lâchement abandonné les républicains espagnols. Par contre, venus de 53 pays différents, notamment de la France, plus de 30 000 volontaires civils des Brigades internationales vinrent se battre en Espagne "pour sa liberté et la nôtre".
En septembre 1938, après la défaite républicaine à la bataille de l'Ebre, le gouvernement renvoie les Brigades internationales. Il compte ainsi infléchir la politique de non-intervention de la France pour qu'elle lui accorde des crédits et la levée de l'embargo sur les armes. D'autre part, il pense que l'Allemagne hitlérienne et l'Italie fasciste rapatrieront leurs soldats et leurs matériels de guerre en chars d'assaut et en aviation.
Mais malgré le départ des Brigades internationales, les troupes allemandes et italiennes combattent aux côtés des factieux commandés par le général France. Et la France ne renie pas sa politique de non-intervention.
Le 1er avril 1939, Franco devient Caudillo de l'Espagne, terme qui signifie Duce en italien ou Führer en allemand. Dès le début sa dictature, la répression est sanglante et multiple contre les vaincus. En 1942, le régime franquiste astreint des milliers de républicains à des travaux forcés, pour construire El Valle de los Caidos, gigantesque monument religieux inauguré par le dictateur le 1er avril 1959. Près de 35 000 combattants nationalistes, sans sépulture, sont enterrés dans ce mausolée, ainsi que quelques républicains baptisés si leur familles en ont fait la demande.
Franco sera enterré en 1975 au Valle de los Caidos qui a été consacré par le pape Jean XXIII en 1960.
Depuis, tous les 20 novembre, une Sainte Messe au Caudillo y était célébrée en faveur de l'œuvre(sic) de Franco lorsqu'il dirigeait l'Espagne.
Les temps changent en Espagne. Le 24 août 2018, le gouvernement décrète que la dépouille du dictateur devra être exhumée avant fin 2018. Les héritiers du franquisme saisissent la justice. Le 24 septembre 2019, la Cour Suprême autorise l'exhumation du corps de Franco et son inhumation dans un cimetière de la capitale. Ce qui s'effectue le 24 octobre 2019 en présence du ban et de l'arrière ban de l'extrême droite espagnole.
Il n'empêche, en guise de sépulture, j'aurai préféré cela:
Roger Colombier, petit-fils d'Euldado Casas de la CNT-FAI durant la guerre d'Espagne.