Affaire Alexandre Benalla: dans un palais "où chacun se défausse sur l'autre de la responsabilité"
Le palais est celui dans lequel réside un ex-gérant d'une grande banque d'affaires et le texte entre guillemets un peu du rapport de la commission d'enquête sénatoriale.
Aussitôt paru, ledit rapport a été descendu en flammes par Benjamin Griveaux, ex-socialiste devenu porte-voix officiel du gouvernement d'Emmanuel Macron avec rang de ministre, ministre signifiant serviteur en latin. Mais peut-être que ceci n'a aucun rapport aujourd'hui. En tout cas, quid -c'est aussi du latin- de la séparation des pouvoirs entre l'exécutif et le législatif avec cette déclaration tonitruante de Benjamin Griveaux.
Souvenons-nous. Lorsque la bombe Alexandre Benalla explose au coeur du palais de l'Elysée, son résident en titre déclare devant des journalistes qu'il "était fier d'avoir" embauché ce conseiller spécial à la sécurité. Ensuite, pour faire court, une suite impressionnante de ministres a tonitrué qu'Alexandre Benalla était aussi pur que le bébé venant de naître. Et pour fermer le ban, madame la présidente de la commission d'enquête de l'Assemblée nationale, du parti de l'Elysée, concluait presque par: "Circulez, derniers de cordée, il n'y a vraiment rien à voir".
Alexandre Benalla, ex-conseiller spécial de qui vous savez, dort désormais en taule préventivement. La bombe avait explosé après le 1er mai 2018, lors de la manif de la CGT. Ensuite, sa déflagration s'étendit rapidement. Vincent Crase, présent lui aussi le 1er mai dernier, associé à Alexandre Benalla dans quelque affaire et ex-salarié du parti de l'Elysée, se tient également de façon préventive derrière les barreaux.
Nombre de citoyens de la République française, gilets jaunes, jeunes de banlieue, syndicalistes, sont eux trainés en comparution immédiate et condamnés immédiatement "au nom du Peuple français" pour beaucoup moins que cela.
Surtout, ne cherchez pas l'erreur.