51 400 manifestants pour l'acte 13 du mouvement des gilets jaunes
"En baisse", tonitruent les chaines d'infos et les autres, en évoquant sans vergogne ni objectivité les chiffres du ministre de la Police. Et combien de grenades de désencerclement comme si le pays était en guerre? Mais après tout, le pouvoir des riches et du capital, ses commis et ses zélateurs, n'ont à la bouche l'état de droit, la démocratie citoyenne et la République que pour défendre leurs privilèges.
51 400 manifestants donc selon les comptes du ministère de l'Intérieur et rien après la virgule. On en rirait presque tant ce chiffre est libre et non faussé. Certes, certains "ténors" des gilets jaunes lorgnent sur des élections politiciennes pour affaiblir le mouvement. Ils montrent ainsi leurs vrais visages: surtout ne pas indisposer le patronat, comme si celui-ci, plus blanc que l'agnelet qui vient de naitre, n'était pour rien dans le mal-vivre des catégories populaires, petits paysans et petits artisans compris.
Deux petits exemples du fric qui circule à outrance et pas pour augmenter le pouvoir d'achat: l'affaire Benalla-Crase et consorts, dans un contrat lucratif avec un pote à Poutine et aux mafias russes, dont les services de renseignements français n'auraient rien su; Carlos Ghosn, enfin débarqué de Renault par la France de Manu 1er, et ses 50 000 euros offerts pour son mariage en grandes pompes célébré au château de Versailles. Bien entendu, ceci n'est que la partie émergée de l'iceberg en fric dont se gavent les premiers de cordée.
Pour l'instant, le capital n'est pas nommément dénoncé par l'ensemble des gilets jaunes et l'identification de l'adversaire de classe pose problème pour la poursuite de ce mouvement social et populaire. Le palais de l'Elysée ne s' y est pas trompé. Il s'est engouffré dans cette faille idéologique pour servir sur un plateau son GRRANd débat national.
Mais la CGT, toute la CGT, a son mot à dire. Pas pour tenter de s'infiltrer ici ou là dans les cortèges. Mais en se montrant au clair pour ramener vers des revendications de lutte de classes des populations ne connaissant d'elle que les propos fallacieux déversés par les médias au service du capitalisme.
Sur blogs.médiapart, Edgar Morin, sociologue et philosophe français, écrit: "ces événements extraordinaires échappent aux explications ordinaires. Tout en ayant un caractère unique et singulier dans notre histoire, ils comportent en eux un cocktail de jacqueries, de sans-culottes, de 6 février 1934, de juin 1936, de Mai 1968. Ils ont lancé le pays dans une aventure inconnue dont ne voit pas le destin, l’issue, les conséquences. Peut-être émergera-t-il la conscience que, derrière le président contesté et sa politique, derrière les éconocrates et les technocrates des cabinets ministériels, il y a les énormes puissances économiques qui ont colonisé un Pouvoir qui obéit à leur Pouvoir".
Oui, la CGT a son mot à dire dans ce contexte "extraordinaire".