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Publié par Le Mantois et Partout ailleurs

Puisque des lecteurs m'invitent à poursuivre, toujours quelques bouts de ma poésie oubliée derrière des fagots:

LES OUVRIERS

 

Ils sont gens du labeur, des petits, des sans-grades,

Toute leur vie, on leur a répété ceci:

Vos pères étaient des gueux sans aucune échappade,

Gourds de sueur, de misère et de pain rassis.

 

On les a remisés dans un coin toujours sombre,

Au creux des cubes gris que la ville a bâti,

Crucifiés dans le silence froid de l'ombre

Où la vie et les étoiles sont décaties.

 

Ils furent en abondance dans les usines,

Aux tréfonds de la mine ou sur les champs amers,

Ils ne comptèrent pour rien puisque sans racine:

Sous les rides du ciel, l'obscur est éphémère.

 

Ils sont encore là oubliés du désastre,

Au silence d'antan s'accroche le mépris.

Leurs mains calleuses valent moins qu'une piastre,

Leur jour mime la nuit et autour nul ne crie.

 

Ils sont gens du labeur, des petits, des sans-grades,

Toute leur vie, on les a rabaissés ainsi.

Leurs pères étaient des gueux sans aucune échappade.

Mais les miens en étaient et je les remercie.

 

Petite flambée de derrière les fagots

Surtout bien lire "syndicat des ouvriers et des ouvrières". Les enfants présents ne sont pas là que pour la photo, ils travaillent dans cette papeterie. L'un, assis devant, tient le journal L'Humanité. Devant le secrétaire du syndicat, la Voix du peuple, organe de la CGT.

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