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Publié par Le Mantois et Partout ailleurs

Maurice Audin: un crime d'Etat enfin reconnu par la République française

Le 11 juin 1957, Maurice Audin est arrêté chez lui à Alger par des militaires français. Communiste, mathématicien et enseignant à l'université d'Alger, âgé de 26 ans, père de 3 enfants, jamais son corps ne sera retrouvé.

C'est la guerre en Algérie. Le gouvernement socialiste de Guy Mollet vient d'obtenir les pleins pouvoirs en 1956. Le PCF les lui a accordés aussi. Une majorité de députés socialistes et communistes ont été élus. Le PCF évoque un Front unique pour faire une politique sociale et démocratique en accordant les pleins pouvoirs. Erreur tragique: le gouvernement va soutenir les forces de l'argent, notamment en votant la création du Marché commun, l'ancêtre de l'UE du capital; concernant l'Algérie, il y envoie le contingent pour la "pacifier".

Et par un décret, est autorisée la délégation de police à l'armée dans toute l'Algérie en 1957. Les arrestations-détentions se multiplient dans le colonie française. Nombre de familles perdent la trace d'un des leurs durant cette guerre. Les exécutions sans jugement, la torture sont institués par la France. Dans cette politique répressive où la justice condamne également à mort, François Mitterrand joue un rôle déterminant comme ministre de la Justice.

Le président de la République s'est rendu au domicile de Josette Audin. Il est venu reconnaitre enfin le crime d'Etat commis sur son mari, il y a 61 ans.

Ceci étant, ce geste de la République française n'efface pas les silences ou le mensonge des témoins-clés de cette époque sur les milliers d'autres disparus, comme Maurice Audin.

Et jusqu'à présent, les autorités algériennes n'ont jamais donné suite aux requêtes de la famille Audin dans des lieux désignés où se trouverait le corps de Maurice Audin.

L'histoire est à retrouver aussi dans ce pays, même si 130 ans de colonialisme et 7 ans de guerre y ont laissé des séquelles douloureuses.

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