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Publié par Le Mantois et Partout ailleurs

A l'automne 1914, mon grand-père franchissait les Pyrénées pour la France, âgé de 14 ans et de quelques mois. Il ne venait pas prendre les eaux dans l'une des stations thermales à la mode pour la bourgeoisie de l'époque. Encore moins pour remplacer un dirigeant dans un quelconque conseil d'administration.

C'était le patronat des mines de Carmaux qui embauchait en nombre cette main-d'œuvre étrangère, avec ou sans papier officiel, dans le fond des fosses pour remplacer les mineurs français en ce début de la Première Guerre mondiale. On a parlé longtemps après en France de travailleurs immigrés.

Or en 1983, plus de travailleur immigré mais d'immigré tout court. Ce changement de terme s'opère sous le gouvernement du socialiste François Mitterrand. Il est repris en choeur par la droite et son extrême. Comme si l'exploitation capitaliste était révolue et que le patronat de chez nous n'embauchait plus de travailleurs étrangers, souvent au noir, toujours sous-rémunérés. Car selon eux, l'immigration massive était le danger impérieux qui submergerait la patrie des Droits de l'homme aux racines essentiellement françaises et chrétiennes.

Aujourd'hui, faut-il s'en étonner, dans leurs calculs politiciens en vue des élections européennes de 2019, la droite et son extrême reprennent à cor et à cris le fantasme de l'immigration massive.

Mais dans le camp français dit progressiste, on en appelle à une immigration raisonnée. En vertu du droit d'aînesse, à l'image autrefois du blanc qui choisissait à qui apporter Sa civilisation dans le pays qu'il colonisait?

Avant-hier, en Autriche, pays ou l'extrême droite gouverne ce pays avec la droite, les 28 chef d'état et de gouvernement de l'UE du capital, de droite, de son extrême et de gôche, ont décidé de sous-traiter "le contrôle des migrants" à des pays de la zone sud de la Méditerranée, notamment à la Libye ou à la Ligue arabe qui sont nullement vertueux en matière des droits envers la personne humaine. C'est le moins que je puisse écrire.

En Autriche donc, les 28 chefs d'état et de gouvernement ont servi une soupe des plus nauséabondes. J'écris TOUS les pays de l'UE, y compris la Grèce, dirigée par Syriza, membre du Parti de la Gauche européenne auquel adhère un certain immeuble de la place du colonel-Fabien à Paris.

Depuis début 2018, 1 723 êtres humains, hommes, femmes et enfants, ont péri noyés dans la mer. La vieille Europe du capital, aux racines éminemment chrétiennes, faut-il le rappeler, a enregistré 95 710 "migrants", dont 77 555 venus par la Méditerranée. Migrants, pas immigrés et encore moins travailleurs immigrés et futurs travailleurs immigrés pour les plus jeunes. Soit plus de 4 fois moins qu'en 2016 dans un UE recensant 511, 8 millions d'habitants (chiffres Eurostat).

On est à des années lumières d'une submersion massive. Mais le ventre de la bête humaine est toujours fécond. Hier comme aujourd'hui, cela fait le jeu des forces de l'argent et de leurs commis.

Pendant ce temps, ceux-ci se portent toujours mieux. D'autant que dans le clos institutionnalisé de la classe politique, l'émancipation du genre humain  ne semble plus être plus à l'ordre du jours, au profit de quelques strapontins dans des assemblées territoriales ou continentales.

Capture d'écran

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