Vacances, congés payés et réalités du moment
Chaque année, à cette même époque dans la ronde des saisons, mon blog prend son rythme estival et des instants de pause. Sans toutefois lâcher la garde en oubliant la politique réactionnaire du gouvernement et surtout celles et ceux qui persévèreront à lutter durant cet été.
Moins de publications donc de ma pomme, mais toujours l'oeil vigilant, pour ces vacances et les congés payés, pour ceux qui peuvent les prendre dans notre pays où soi-disant chacun est égal en droit avec ses voisins.
Mais au gré des jours, sur Overblog ou sur Facebook, vous pourrez toujours picorer quelques-unes de mes anciennes chroniques. Car comme l'écrivit Jules Michelet, "celui qui voudra s'en tenir au présent, à l'actuel, ne comprendra pas l'actuel". D'autant plus, la lutte des classes entre les producteurs de richesses et l'exploitation capitaliste ne s'est pas achevée définitivement avec la chute du mur de Berlin, considéré par les médias de la pensée unique comme la fin de l'histoire.
Petit rappel, mes chroniques tendent toutes vers un monde meilleur: le Mantois, cette région à l'Ouest de la région parisienne où j'ai fait souche après mon exil d'Occitanie comme réfugié économique; les Corbières éternelles, ma patrie où même les grands-mères aiment la castagne; le Chemin de fer et la CGT qui m'ont fait grandir vers des lendemains qui chanteront; l'histoire sociale que j'ai racontée dans divers ouvrages; la Politique et le Monde; Chemins de faire où rêve et quotidien s'entremêlent pas pour dépasser le capitalisme, mais pour l'abolir.
Et m'en voudrez-vous beaucoup que je vous dise quelques lignes dans ces Chemins de faire?
L’ÉTOILE A DOUZE BRANCHES
Janvier
Le froid a rouvert ses yeux
Les étoiles sont pauvres
Comme un marchand d'habits
Il a jeté aux vieilleries
Les cœurs gros
Mais les vivants ont raison de vivre.
Février
Inerte sous sa tombe
Il a hélé sa fiancée
D'une voix sans lèvre
Ni baiser
Qui écoute la graine du printemps?
Mars
Lorsque revient la primevère
Les yeux de la terre
Étincellent du premier rêve.
Avril
Elle est revenue
De la marge des étoiles
Pour redessiner
Le sillon le soleil et l'esprit
Et puis rêver et chérir.
Mai
Chaque nouvel horizon
Fait le jour garance
Et toutes les ailes
Reprennent leur destin.
Juin
La vigne a relâché ses premiers grains
S'élargissant des anciennes ombres
A cette heure en pareille saison
Seul encore
Le vieux vigneron rêve.
Juillet
Dans l'azur
Une voile trace son sillage
Sur le sable
Un cœur cadenassé
Oublie de la suivre.
Août
Jésus naquit en été
De la mer et du ciel étoilé
Sur une vague brodée
Douze pêcheurs l'ont recueilli
Dans leurs barques soulevées de songes.
Septembre
Du feu dans les arbres
Et la rouille du temps avance d'un pas
Mais le miel du muscat
Est plus fort
Que l'aiguillon du soir.
Octobre
Le vent effeuille les sarments
Et place la pierre de l'hiver
Dans le cœur des ceps
La vigne est sans aucun amant.
Novembre
Se ferment les mains des arbres
Des serments s'écartèlent
Encore tièdes d'étreintes sans fin
Les chrysanthèmes fleurissent
Comme s'écrit une épitaphe.
Décembre
Sous le fleuve de la neige
La chair des rues et le chapeau des toits
Ont disparu
Dans cette ombre blanche
Le jour retrouvera-t-il
Sa clé pour entrer?
Mais
Le vieux vigneron
Assis
Sa couronne blanchie
Regarde la treille
S’éfaufiler au vent mauvais
Demain
Sa montre
Ne marquera pas l’heure nouvelle
Mais avant de s’endormir
Ses mains anciennes
S’enrouleront à sa canne
Et de la terre vers son cœur
Accourront
Tous les échos des siècles.
Mais surtout, au cours de cette période estivale, ne vous endormez pas, même à 80km/h sur les routes...