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Publié par Le Mantois et Partout ailleurs

Cheminots en lutte: où en sommes-nous?

Ce Gouvernement est l’un des plus durs que nous ayons connus ces dernières années. Il enchaîne les réformes qui bouleversent le modèle social français. Malgré un mécontentement général, il ne fait pas encore face à une contestation de grande ampleur.

En revanche, avec la réforme ferroviaire, il a un caillou dans la chaussure. Bien que le Premier ministre martèle son intransigeance, le conflit des cheminots fait la une des médias à chaque séquence de grève. Il pèse sur l’économie. Il l’oblige à répondre en permanence aux initiatives syndicales. Notre mouvement est donc aujourd’hui à un moment charnière.

Notre stratégie pèse sur le Gouvernement

Lors de la « concertation », le Gouvernement n’a retenu aucun élément porté par les organisations syndicales. Durant le débat à l’Assemblée Nationale, il n’a pas bougé non plus. Après 2 mois de conflit, quelques évolutions commencent à être enregistrées, mais on est encore très loin des attentes des cheminots. Cela confirme que le « dialogue social » n’a pas de poids réel, et que seul le rapport de forces fait reculer nos adversaires les plus déterminés !
Par ailleurs, les slogans ne suffisent pas. Face à un pouvoir qui affiche un tel autoritarisme, il fallait une stratégie adaptée. Faire durer la grève dans le temps installe un environnement social et économique dont le Gouvernement ne peut sortir qu’en reculant sur son projet. Le niveau de recul sera déterminé par le rapport entre les forces des grévistes et celle de l’Etat. Si la réforme ferroviaire est la seule sur laquelle le Gouvernement a des difficultés, c’est justement grâce à cette tactique de lutte. Si la grève reconductible pure avait été adoptée, le conflit serait déjà terminé et le Gouvernement n’aurait jamais été inquiété.

Le conflit le plus long

À l’aube de la 16e séquence de grève qui commence, notre mouvement est l’un des plus longs de l’histoire récente de la SNCF. C’est aussi celui qui s’étend sur la plus longue amplitude avec plus de 2 mois. Nous devons être fiers de cette résistance exemplaire ! Et nous devons maintenir la pression sans faillir.

Le vote de la loi change-t-il quelque chose ?

Après nous avoir fait le coup avec le vote à l’Assemblée, le Gouvernement utilise désormais le vote au Sénat pour affirmer que tout est joué et donc que la grève ne sert plus à rien. C’est de l’intimidation. L’enjeu pour nous est de montrer notre détermination contre cette réforme en poursuivant la grève au-delà du vote définitif de la loi le 14 juin à l’Assemblée Nationale. Le Gouvernement doit comprendre que rien ne fera plier les cheminots tant que leurs revendications ne sont pas prises en compte.

La division c’est l’échec !

Les 4 et 5 juin 2018, un syndicat appelait à la modification du calendrier. Il a convaincu 0,78% de grévistes. C’est un échec, mais ce sont surtout des grévistes qui ont manqué sur la période de grève officielle des 7 et 8 juin et donc un « effritement » que les médias ont relevé. Affaiblir l’unité, diviser les grévistes d’une AG à l’autre, est une stratégie mortelle. Il faut l’éviter !

Même si le sacrifice est important, la CGT appelle les cheminots à se mettre en grève sur les séquences de 2 jours pour prouver à la direction et à l’Etat que l’opposition à la réforme reste bien intacte !

La CGT-Cheminots le 12 juin 2018

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