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Publié par Le Mantois et Partout ailleurs

Assassiner une octogénaire dans son appartement HLM, en position de faiblesse vu son grand âge, l'assassiner et brûler partiellement son corps pour la voler, est un crime abominable. Il en devient d'autant plus odieux que le caractère antisémite est retenu par le Parquet. Mireille Knoll avait échappée à la Rafle antisémite du Vel d'Hiv, à Paris, organisée par la police française en juillet 1942. Elle avait donc survécu à la Shoah et s'était mariée avec un Juif qui avait survécu lui à l'extermination programmée par l'Allemagne nazie à Auschwitz. Une Marche blanche était organisée ce mercredi soir à Paris en hommage à cette très vieille dame et plusieurs milliers de personnes y ont participé.

Or, tandis que les enfants de Mireille Knoll invitait tout le monde à participer à cette marche prévue Place de la Nation -tout un symbole-, le CRIF, (Conseil Représentatif des Institutions Juives de France) semait la division et s'octroyait le droit de désigner qui avait sa place dans cette marche blanche. Il renvoyait dans le même sac l'extrême droite de la fille de son père et France insoumise de JL Mélenchon. Si l'antisémitisme n'est pas rien parmi les activistes de l'extrême droite -Jean-Marie Le Pen vient d'être enfin définitivement condamné par la Cour de cassation-, critiquer la politique d'Israël, en matière d'occupation des territoires palestiniens et des droits de l'Homme, relève-t-il aussi de l'antisémitisme? Je ne le crois pas. Mais le CRIF ne rappelle-t-il pas dans sa fatwa les propos d'Emmanuel Macron, président de la République, sur la critique à gauche  de la politique israélienne qui selon lui est cette "forme réinventée de l’antisémitisme"?

Dès lors, malgré les appels à l'union de la famille de Mireille Knoll, lors de cette marche blanche, des énergumènes ont pris en compte l'anathème du CRIF, conspuant d'une même voix l'extrême droite et les députés de France insoumise.

Hier, vendredi 28 mars, l'Union Juive Française pour la Paix, dans un communiqué, avait tenu à critiquer l'attitude du CRIF qui  "en prétendant faire de la lutte contre l’antisémitisme la mère de toutes les batailles, et en amalgamant sciemment l’opposition à la politique israélienne et la haine des Juifs, son agenda se résume en réalité à relayer la propagande de cet État et à discréditer le mouvement de solidarité avec la Palestine en faisant de lui le ventre fécond de la bête immonde. (...) Si la ficelle est un peu grosse, elle n’est certainement pas nouvelle : c’est le carburant de la machine de propagande des soutiens hexagonaux hystériques à Israël."

Et l'UJFP de conclure de militer et continuer de militer "inlassablement contre l’antisémitisme, toujours en récusant ces tentatives minables et obscènes d’instrumentalisation, et avec la conviction que la lutte contre l’antisémitisme ne doit pas être isolée du reste de la lutte contre le racisme : il est essentiel qu’elle soit portée par tou-te-s – victimes du racisme ou allié-e-s, Juifs/Juives ou non –, pour qu’enfin nous l’arrachions des mains de ceux qui l’exploitent et la dégradent au profit de la seule satisfaction d’autres agendas."

Mais sans doute et sans vergogne, le CRIF taxera-t-il l'UJPF d'organisation antisémite.

Quoiqu'il en soit, ceux qui se reconnaissent dans une culture juive sont pluriels, qu'ils pratiquent la religion ou pas, qu'ils luttent pour un monde de paix et de fraternité ou qu'ils soutiennent l'inverse.

Mais cette pancarte, dans la marche blanche d'hier soir, démontre toutes ces conneries qu'il faut encore abattre dans le pays des droits de l'Homme et du Citoyen:

 

Hommage à Mireille Knoll, tristesse, colère et inquiétude