Les femmes dans la Première Guerre mondiale (suite)
Toujours tiré de mon ouvrage Le travail des femmes autrefois. Aujourd'hui:
Le travail féminin dans l’agriculture
Le recensement de 1911 dénombre 3,2 millions d’agricultrices, d’ouvrières et de femmes d’exploitants. Avec la guerre, 850 000 de ces dernières et 300 000 épouses d’ouvriers agricoles se retrouvent chefs de famille. Auparavant, les femmes d’exploitants n’exerçaient aucune autorité sur la marche de l’agriculture et les ouvrières n’étaient reléguées qu’à des labeurs mineurs. Celles-ci vont désormais faucher, rentrer les foins, labourer, herser et semer. Les femmes d’agriculteurs vont diriger la main d’œuvre, décider de la production et la vendre, entretenir le bétail. Toutes vont se hisser sur les machines agricoles, comme la moissonneuse lieuse.
Dans les villages, les bourgs et les hameaux, dans les fermes, les femmes s’attellent à des travaux de force, hier exclusivement réservés aux hommes, et sans un long apprentissage. Les voilà bûcheronnant, devenir maréchal-ferrant ou tonnelier. Elles chargent les charriots et conduisent les attelages. Les chroniques en décrivent comme gardes champêtres ; la femme d’un boulanger d’Exoudun, bourg des Deux-Sèvres, aidée de son jeune frère de 14 ans, sort
La réquisition des animaux de trait (chevaux et bœufs) pour la guerre n’arrange rien ; quant à la mécanisation des engins, il ne peut pas en être question sur les petites et moyennes exploitations, à cause des faibles budgets et de l’absence du chef de famille. Or, ceux-ci veillent toutefois sur leurs terres : les courriers du front, certains quasiment journaliers, intiment à la femme les travaux à effectuer ;
Les femmes contractent des maladies par la fatigue, font des fausses couches ou enfantent prématurément au début de la guerre. Les blessures sont nombreuses, quand des membres ne se trouvent pas sectionnés. Les journaux n’en parlent pas, ou bien on accuse la faible constitution féminine.
Mais, des diplômes sont attribués aux agricultrices méritantes de la patrie. Dès l’Armistice, des femmes reçoivent des décorations, telle la médaille du comice agricole de Seine-et-Oise ; elle est remise à une paysanne dont le mari est mort à la guerre ; sur le revers est gravé : «Aux Vaillants de