"C'est pénible à la fin ces salariés qui pestent contre leur pénibilité au travail", disait le patronat
Il avait un petit peu grogné pour le principe lorsque le gouvernement socialiste de François Hollande avait promulgué un machin chose sur la pénibilité au travail, tout en faisant reculer l'âge de partir à la retraite.
Le nouveau pouvoir réactionnaire vient de raboter l'idée édulcorée sur la pénibilité au turbin, émise par la social-démocratie française. Emmanuel Macron vient de satisfaire totalement les employeurs: Ce ne sont plus eux qui cotiseront lorsque leurs travailleurs s'esquintent la santé au boulot, mais une branche de la Sécurité sociale, c'est à dire surtout vous et moi. De plus, sont exclus les salariés exposés à porter des charges lourdes, à des postures pénibles comme le travail à la chaîne, à supporter durant 8 heures du bruit assourdissant par exemple, ou le travail dans l'industrie toxique.
D'abord, ça ne s'appellera plus compte de pénibilité mais compte de prévention. Oui, tout bien est dans la nouvelle dénomination.
Actuellement, l'ex- machin chose socialiste était financé très petitement par une cotisation « de base » de 0,01 % des rémunérations acquittée par toutes les entreprises et une seconde « additionnelle », fixée à 0,2 % pour les employeurs ayant exposé au moins un de leurs salariés à la pénibilité au-delà des seuils (et 0,4 % pour plusieurs critères). Vous suivez et pas franchement de quoi s'attaquer au capitalisme! Mais ce qui avait exaspéré grave le patronat français que l'on touche un peu à son pognon provenu du travail de ses salariés. Et bien ça, c'est rayé d'un trait dans la future ordonnance sur le dynamitage des droits collectifs des salariés. Désormais à la Sécu de banquer, non mais!
Pour les travaux pénibles exclus par ordonnance royale de l'Elysée, manutention de charges lourdes, postures pénibles, vibrations mécaniques et risques chimiques sortis du compte à points, c'est le départ anticipé à la retraite dans le cadre d'une maladie professionnelle reconnue » et quand « le taux d’incapacité permanente excède 10 %". Merci Macron!
Dans un communiqué, sans rire, le MEDEF estime "que le pragmatisme semble avoir prévalu". Pour ceux qui se trituraient encore les méninges pour savoir si le nouveau pouvoir penche vraiment à droite...
Le journal Le Monde, qui explique tout autrement ce cadeau offert au patronat, admet toutefois que ça "se veut un compromis entre les souhaits de la CFDT, très attachée à cette mesure emblématique du quinquennat Hollande, et ceux du patronat vent debout contre ce qu’il qualifie d’« usine à gaz »"