Sondage et réalités de la société française
Dire que le résultat de l'élection présidentielle montre une France en faveur du progrès, de la justice sociale et de la paix dans le monde, serait prendre des vessies pour des lanternes. A moins de considérer le vote Macron du 1er tour dans le camp progressiste, ce qu'il n'est évidemment pas. De ce fait, les droites au 1er tour avec Fillon et Macron enregistrent 43% des suffrages exprimés, leurs extrêmes 26% des mêmes suffrages.
Mais il y a le réservoir des non-inscrits, les abstentionnistes et les votes blancs ou nuls qui ne sont pas pris en compte par la loi de notre mauvaise république. Et pour le deuxième tour, Ipsos révèle cela après une enquête et les chiffres fournis par le ministère de l'Intérieur:
C'est à dire que l'enfant prodigue du monde des affaires, élu à l'Elysée, représente 7% sur son projet politique, 4% sur son image, 14% parce qu'il faut une jeunet, plus 19% qui se sont exprimés sur sa personne contre l'extrême droite. On est bien loin des 66,1% relayés par les médias de la pensée unique.
Pour autant, l'extrême droite n'a pas été balayée du paysage politique. Elle double presque ses suffrages sur ceux obtenus par JM Le Pen en 2002.
Quel est le profil des abstentionnistes et des votes blancs et nuls selon Ipsos?
De nombreux électeurs ne se sont pas déplacés et l’on a battu le record d’abstention depuis 1969 pour un second tour de la présidentielle. C’est aussi la première fois depuis 1969 que la participation a baissé entre le premier et le second tour, et ce malgré la qualification d’une candidate frontiste. En 2002, la mobilisation avait progressé de huit points entre le premier et le second tour. Avec la diffusion du vote frontiste à l’ensemble des strates d’électeurs, les 25,7% d’abstention sont une autre preuve de la « dédiabolisation » sinon du FN, en tout cas du vote Marine Le Pen. Ce dimanche, 41% de l’électorat 1er tour de Jean-Luc Mélenchon a préféré s’abstenir (24%) ou voté blanc et nul (17%). Outre les 40% de non-exprimés dans l’électorat de Nicolas Dupont-Aignan, 32% de l’électorat de François Fillon et 27% de l’électorat de Benoit Hamon n’ont pas non plus tranché. Classiquement, l’abstention a été sensiblement plus forte chez les jeunes (le tiers des moins de 35 ans ne s’est pas déplacé), 30% d’abstention chez les employés/ouvriers, les chômeurs (35%) et au sein des foyers les moins aisés (34%).