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Publié par Le Mantois et Partout ailleurs

SOURCE: BNF GALLICA

SOURCE: BNF GALLICA

C'est le dernier numéro légal du journal communiste. Sur ordre du gouvernement, des policiers se rendent à son l'imprimerie, 123 rue Montmartre à Paris. Ils y brisent les formes, déchirent les flancs et refondent les plombs de l'édition parisienne du 26 août 1939. Dans la nuit, elle sera malgré tout imprimée. Débute alors l'édition clandestine de l'Humanité, le Pcf étant interdit par le dernier gouvernement de la 3e République. Le journal communiste poursuiva son édition dans la clandestinité sous l'Occupation et le régime collaborationniste de Vichy. Comment en était-on arrivé à l'interdiction du Pcf et de toute la presse communiste?

Pourtant, la une du journal, avant qu'il ne soit saisi, ne souffre d'aucune ambiguïté: "Union de de la Nation française contre l'agresseur hitlérien, le gouvernement prend les mesures nécessaires à la sécurité du pays". Le Pcf continue à défendre une ligne patriotique et ses députés votent les crédits de guerre le 1er septembre 1939.

Pierre-Laurent Darnar, dans son édito, écrit: "(...) Notre souci, en cet instant plus que jamais, est d'accroître encore les forces de défense et de sauvegarde. (...) L'heure est à l'union des Français. Si Hitler ose le geste qu'il médite, les communistes français, qui n'ont cessé de proclamer que la paix était indivisible et qui n'ont cessé de proclamer la fermeté contre toute agression fasciste, seront au premier rang des défenseurs de l'indépendance des peuples, de la démocratie et de la France républicaine menacée. Ils représentent -on ne peut pas ne pas en tenir compte_ une force humaine, matérielle et morale, considérable, prête à remplir ses obligations et à tenir ses engagements."

Alors quoi?

Le Traité de non-agression entre l'Allemagne nazie et l'Union soviétique communiste a été signé le 23 août 1939 à Moscou. Il suit de quelques mois la signature du pacte d'Acier en mai 1939, entre l'Allemagne nazie et l'Italie facsiste, bientôt rejointes par l'Empire japonais militariste.

C'est un coup de tonnerre, disent les médias français. Cela l'est aussi au sein du Pcf:  22 parlementaires sur 74 en démissionnent. Mais le Parti soutient ce traité motivé par la faiblesse des Occidentaux face au régime hitlérien, par la crainte de l'isolement de l'URSS devant la menace nazie et par la volonté de l'Union soviétique de "gagner du temps" avant une attaque prévisible des Allemands. En france, les décrets Daladier interdisent le Pcf, appuyés par tous les autres partis politiques.

La situation internationale

Le 1er avril 1939, la République espagnole de Front populaire est définitivement vaincue. Le général Franco, allié d'Hitler et de Mussolini, devient le dictateur fasciste de l'Espagne. La France reconnaît son régime et nomme Phillippe Pétain, dont ses amitiés avec l'extrême droite sont connues, ambassadeur auprès de cette dictature. L'URSS fut le seul état à avoir soutenir la République espagnole depuis le début de la guerre civile, le 18 juillet 1936.

Le 11 mai 1939, le Japon a attaqué l'URSS, il occupe déjà une grande partie de la Chine et toute la Corée. Les Japonais mènent une grande offensive militaire en juillet 1939 qui échoue. Mais la paix n'est signée que le 13 septembre de cette année.

En Europe, le 30 septembre 1938, interviennent les Accords de Munich entre la France, la Grande-Bretagne, l'Allemagne hitlérienne et l'Italie mussolinienne. La Tchécoslovaquie n'y participe pas. Pourtant, pour "sauvegarder la paix" est décidée l'invasion et le démembrement de ce pays par Hitler. Le Pcf est l'unique parti à s'oppose à ces accords.

Depuis avril 1939, L'Albanie est occupé par l'Italie.

5 jours après l'occupation allemande de la Tchécoslovaquie, le 20 mars 1939, Hitler prend le territoire de Memel en Lituanie.

Depuis 1938, l'URSS a entrepris des pourpalers avec la France et la Grande-Bretagne, à fin de signer une pacte militaire contre le fascisme. Paris et Londres lanternent au maximum. Le 24 juillet 1939,  L'Union soviétique propose directement une alliance entre états-majors militaires. Une conférence à cet effet débute à Moscou le 12 août.

En plus d'obtenir des garanties avec la France et la Grande-Bretagne, l'URSS demandent que ses armées puissent traverser la Pologne, la Roumanie et que les états baltes soient inclus dans l'accord. Pologne et Roumanie, alliés militaires et économiques de la France et de la Grande-Bretagne refusent. Après le 15 août 1939, la conférence pour une alliance militaire entre l'URSS, la France et la Grande-Bretagne est toujours au point mort. pire, les chefs des missions militaires française et britannique reconnaissent qu'ils n'ont pas de pouvoir diplomatique et qu'ils ne peuvent signer aucun accord.

L'antisoviétisme l'a donc emporté à Paris et à Londres, face au péril imminent d'une agression de l'Allemagne Hitlérienne.

Certes, le Traité de non-agression germano-soviétique acte que la Pologne sera partagée entre l'Allemagne et l'URSS. Mais du côté soviétique, c'est la reconquête de territoires perdus à la fin de la 1ère Guerre mondiale au profit de la Pologne soutenue militairement par les vainqueurs de ce conflit. Et le général de Gaulle, qu'on ne peut traiter de pro-communiste, écrira dans ses Mémoires de guerre à ce sujet:" Staline préférant partager sa proie [la Pologne] avec Hitler plutôt que devenir la sienne.".

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Interdiction Journal l'Humanité et Parti Communiste Français
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