Paris: 13 juillet 1789
Hier les Parisiens ont incendié les barrières de l'octroi encerclant leur ville et les bateaux de la douane royale. Les Parisiens ont toujours faim. Il faut trouver du pain. En ce 13 juillet 1789, des groupes se forment spontanément. "A Saint-Lazare", crie-t-on, persuadé que ce couvent regorge de blé pour une minorité de religieux.
6 heures du matin, la foule grossit pour se rendre à ce couvent. Alertés, tous les religieux s'enfuient. Leur supérieur est resté pour contenir ces parisiens en colère. Il leur propose, le misérable, de l'argent et un repas. Tout va être pillé et saccage, sauf l'église.
Les Parisiens découvrent le grenier. Pas moins de 52 charettes de blé vont quitter le couvent pour se rendre à l'Hôtel de ville. On a réquisitionné les chevaux des carosses pour cela. Terrible colère d'affamés et d'assoiffés à l'intérieur: tout est avalé et certains décèderont d'avoir bu des bonbonnes de produits toxiques de la pharmacie.
Le peuple de Paris a besoin d'armes pour se défendre contre les troupes royales encerclant la capitale. Le Comité permanent révolutionnaire fait fabriquer des milliers de piques. Même des églises sont transformées en fonderies. Le Garde-Meuble, musée royal d'armes anciennes qui détient l'épée de Du Guesclin, est aussi pillé.
Dans la nuit, les insurgés songent à s'attaquer à l'Hôtel des Invalides. 32 000 fusils et 5 canons y sont entreposés. Un soldat de la garde assure que la troupe a déserté le dépôt pour cette nuit, le gouverneur pensant que personne ne s'attaquera à ce bâtiment royal.
A 5 heures du matin, la foule se fait livrer toutes les armes par le gouverneur et les factionnaires n'opposent aucune résistance.
En cette fin de matinée du 14 juillet 1789, on crie déjà: "A la Bastille! A la Bastille! A la bastille!"