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Publié par Le Mantois et Partout ailleurs

Prise d'écran: Le réalisateur britannique Ken a reçu la seconde Palme d’or de sa carrière à Cannes pour son film « Moi, Daniel Blake ».

Prise d'écran: Le réalisateur britannique Ken a reçu la seconde Palme d’or de sa carrière à Cannes pour son film « Moi, Daniel Blake ».

Le cinéma politique et engagé pour des lendemains qui chantent, je dois dire. En primant Ken Loach dans la période actuelle, le jury fait honneur au cinéma.

Ken loach revient avec un film bouleversant sur la dérive de deux chômeurs anglais, victime de la politique d’exclusion conduite par les gouvernements successifs socialiste et conservateur de Grande-Bretagne: le capitalisme hélas libre et non faussé dans la déshumanisation du peuple britannique.

Le film: Veuf depuis peu, Daniel Blake est un charpentier qui se remet d’une crise cardiaque. Son médecin lui interdit de reprendre le travail mais Pôle Emploi, version britannique, lui supprime ses indemnités, lui imposant de retrouver sur-le-champ un nouveau job, sous peine de sanctions. Lors d’un rendez-vous inutile comme tant d’autres, où on lui fait perdre son temps, il aperçoit une jeune femme célibataire avec ses deux enfants, menacée elle aussi de sanctions et raccompagnée par le service de sécurité vers la sortie parce qu’elle est arrivée en retard....

 
Après les remerciements (en français) à son équipe, au jury et au Festival, le réalisateur a prononcé un discours très politique : « Recevoir la Palme, c'est quelque chose d'un peu curieux car il faut se rappeler que les personnages qui ont inspiré ce film sont les pauvres de la cinquième puissance mondiale qu'est l'Angleterre.
C'est formidable de faire du cinéma, et comme on le voit ce soir c'est très important. Le cinéma fait vivre notre imagination, apporte au monde le rêve mais nous présente le vrai monde dans lequel nous vivons. Mais ce monde se trouve dans une situation dangereuse. Nous sommes au bord d'un projet d'austérité, qui est conduit par des idées que nous appelons néo-libérales qui risquent de nous mener à la catastrophe. Ces pratiques ont entraîné dans la misère des millions de personnes, de la Grèce au Portugal, avec une petite minorité qui s'enrichit de manière honteuse. Le cinéma est porteur de nombreuses traditions, l'une d'entre elles est de présenter un cinéma de protestation, un cinéma qui met en avant le peuple contre les puissants, j'espère que cette tradition va se maintiendra.
Nous approchons de périodes de désespoir, dont l'extrême-droite peut profiter. Certains d'entre nous sont assez âgés pour se rappeler de ce que ça a pu donner. Donc nous devons dire qu'autre chose est possible. Un autre monde est possible et nécessaire. »

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B
Dommage que Ken Loach, n'a pas rajouté un couplet sur le contexte social et politique en France. Mais sous le coup de l'émotion, je ne sais pas si j'aurais pu faire un aussi beau discours sans papier….
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