Censure du pouvoir socialiste: le Festival de Cannes délocalisé à l'Assemblée nationale
On en a eu pour son fric grâce aux médias qui nous ont tenu en haleine jusqu'à la fin de la pellicule. Il était question que des députés de la rue Solférino à Paris et du palais de l'Elysée disent merde une fois pour toute à ladite rue et au dit palais. Ils allaient cracher sur leurs chefs qui leur apportaient, depuis des lustres, le gîte, le couvert et plus encore.
Le prologue de ce suspense avait été tenu par les députés Fg dirigés par le communiste André Chassaigne: une motion de censure des gauches et des écologistes(sic) pour dire ça suffit aux porte-voix du patronat qui occupent le palais de l'Elysée ou le siège de la Cfdt. On notait, une fois encore, que le casting proposé différenciait gauche et écologistes. Est-ce à dire que le parti avec pour emblème le tournesol n'est pas à gauche?
L'acte premier venait du clos des frondeurs socialistes(toujours sic). C'était à qui roulerait des mécaniques pour se positionner lors de la présidentielle de 2017. L'affaire fut emportée dans ce rôle par Benoît Hamon: ex-ministre de François Hollande qui n'avait pas vu que son parti conduisait une politique droitière lorsqu'il était ministre depuis mai 2012, redevenu député et élu dernièrement conseiller régional du même métal.
L'acte second, c'était de savoir si 58 députés signeraient une motion de censure des gauches et des écologistes(re-re-sic). Heureusement que les médias, en guests stars, ont bien joué leurs rôles. Et on en oubliait que le juste combat contre la loi réactionnaire de la socialiste El Khomri ne se ferait pas à l'Assemblée, mais dans la rue et les entreprises.
Acte troisième: 16h 30. On en était au énième paquet de chips et on en avait oublié d'éteindre le gaz sous le lait du matin. Pourquoi 16h 30? Parce que c'était la date fatidique pour déposer enfin une motion de censure des gauches et des écologistes de 58 pions pour être conforme à la Constitution. Alors, brillament, plus de Benoït Hamon, mais un autre frondeur appelé à jouer également un premier rôle à la présidentielle de 2017: Laurent Baumel, aussi du parti à la rose, qui déclarait ceci à quelque chose près: "Nous partîmes 15 et par un prompt renfort, nous ne fûmes que 56 en arrivant au port!".
Merde, pas de révolution, c'était bêta!!!
Mais ouf, les dits signataires socialos de cette motion de censure des gauches et des éclogistes (re-re-re-sic) ne seraient donc pas exclus par leur parti et auraient donc jusqu'en 2017, le gîte, le couvert et plus encore. Et en ce temps de chômage et de précarité, c'était bon à prendre.
Ah, égaré par ce suspense haltant jusqu'à la fin, j'oublie de citer les rangs des vilains traîtres: Marc Germain, député PS des Hauts-de-Seine et époux de la maire PS de Paris, dit frondeur mais aussi chef de file de la tendance Martine Aubry, comme ses potes du même métal, n'a pas signé la motion de censure. Tout comme Henri Emmanuelli, lui de la tendance de gôche du PS dont le patron est Benoît Hamon. Henri Emmanuelli qui déplorait dernièrement "un coup dee barre à droite", disait de son parti qu'il était dans "un état comateux" et en appelait à la démission du patron du PS.
Fin de la première saison.
Mais sans rire, ce n'est pas à l'Elysée, ce n'est pas à Matignon, ni au Parlement que nous obtiendrons satisafaction!
Communiqué CGT-FO-Solidaires-FSU-Unef-Unl-Fidel:
AMPLIFIER LA MOBILISATION DANS LA RUE ET LES ENTREPRISES!
Alors que les salarié-es, les jeunes, les privé-es emploi, les retraité-es sont mobilisés depuis plus de 2 mois pour le retrait du projet de loi travail et l’obtention de nouveaux droits, alors que l’opinion publique reste massivement opposée à ce texte, le gouvernement décide de passer en force en utilisant le 49.3. Inacceptable !
Ce sont les mobilisations qui ont contraint le gouvernement, à proposer des modifications au projet de loi pour tenter d’en minimiser les impacts. Le compte n’y est toujours pas !
Un code du travail par entreprise à l’opposé de la "hiérarchie des normes", élément protecteur et égalitaire, perdure dans le projet de loi. Scandaleux !
Plusieurs secteurs professionnels continuent de développer des actions, des grèves (cheminots, routiers, énergie, chimie, construction, aéroport de Paris, etc.), qui sont autant d’éléments d’appui et de dynamiques dans la poursuite, l’amplification et l’élargissement du rapport de force.
Cette situation renforce la nécessité d’amplifier les mobilisations déjà engagées le 12 mai sur tout le territoire.
A partir de tous ces éléments, les organisations syndicales CGT, FO, FSU, Solidaires et les organisations de jeunesse, UNEF, UNL et FIDL invitent leurs structures à organiser des assemblées générales avec les salarié-es pour débattre des modalités d’actions, de la grève et de sa reconduction.
Elles appellent leurs organisations à construire deux nouvelles journées de grèves et manifestations le mardi 17 mai et le jeudi 19 mai prochains.
De plus, elles n’écartent aucun type d’initiatives pour les semaines à venir, y compris une manifestation nationale.
Afin de faire valoir leurs propositions elles décident de s’adresser ensemble au Président de la République pour être reçues rapidement.
Une nouvelle réunion des organisations syndicales se tiendra dès le début de la semaine prochaine pour décider de nouvelles mobilisations.
Montreuil, le 10 mai 2016